Une montre géante aux Jeunes-Rives? A défaut de se réaliser un jour, le projet n’en a pas moins déjà réussi à faire parler de lui. Le Swiss Watch Arena a étéprésenté publiquement il y a une semaine et fait un bruit pas possible.
«Cela a dépassé nos espérances. On a parlé de notre projet jusque dans les journaux de Dubai», lance Jorge Caballero, un des quatre Neuchâtelois promoteurs du concept SWA. Cette montre géante déclenche les passions. Et si elle suscite l’enthousiasme, c’est surtout loin de Neuchâtel.
«Depuis la présentation, les messages affluent. Nous avons notamment été contactés par une société active dans la muséologie au Canada. Ses responsables nous ont garanti que dans un délai d’un mois, ils trouveraient de la place pour notre projet. Au Canada et même à New-York!»
Déjà, les villes d’Yverdon et de Bienne avaient fait savoir à la société SWA qu’elles auraient de la place sur leurs rives pour le concept. «Mais notre objectif reste Neuchâtel», explique Jorge Caballero.
Financé à hauteur de 350 millions de francs par des fonds privés, le SWA serait une icône à la gloire de l’horlogerie. Un projet ambitieux comprenant notamment un palais des congrès, des boutiques, un hôtel de luxe, une salle de spectacles, un parking, un musée, etc... Les Jeunes-Rives?
«C’est un fantasme. L’endroit idéal. Mais nous sommes prêts à étudier des plans B dans la région proche. Au Nid-du-Crô par exemple», ajoute encore Jorge Caballero. La société SWA est d’ailleurs plutôt contrainte de le faire. Car même après l’avoir examiné plusieurs fois, autorités de la ville, commission des ports et rives et comité de pilotage des Jeunes-Rives n’ont pas voulu entrer en matière sur le Swiss Watch Arena.
Comment refuser un projet entièrement financé par le secteur privé, destiné à assurer le rayonnement de la ville et du canton jusque dans le ciel, la montre géante étant visible depuis avion? Parce que pour les autorités de Neuchâtel, le site des Jeunes-Rives doit rester un espace vert et public, sans constructions d’importance. Même si depuis Expo.02, il ne s’y passe pas grand-chose.
Dès 2009, suite à un premier projet d’aménagement avorté en référendum populaire, la Ville réfléchit à ce qu’elle veut faire de ses Jeunes-Rives. Et elle a trouvé. Ce sera RING, projet lauréat du concours Europan 2010. Exit la place du 12- septembre et son béton. Loin, les parkings.
Place au vert! Selon les documents de l’époque, les Jeunes-Rives deviendront un grand parc public, verdoyant, avec une plage agrandie, un restaurant, des petites constructions modulaires. «La phasetechnique est terminée. Restent encore quelques aspects à finaliser, comme la présence de parkings ou non, par exemple», explique Olivier Neuhaus, architecte urbaniste communal.
Du projet final, on ne peut encore rien voir toutefois. Tout sera dévoilé au printemps lorsque RING sera présenté au Conseil général. Et la réalisation, c’est pour quand? On n’en sait guère plus.
Que RING soit bientôt ficelé et adoubé par les autorités, cela n’arrêtera pas les promoteurs du Swiss Watch Arena, comme l’indique Jorge Caballero. «La Ville propose un projet pour ses habitants. Le nôtre serait celui de tout un canton, voire de toute la région de l’Arc Jurassien.
On voulait lancer le débat et c’est réussi et on ne s’arrêtera pas au veto de la Ville. On va maintenant continuer de rencontrer les entreprises et les investisseurs pour réaliser ce projet dans notre région. D’ailleurs, on imaginera toujours notre projet à Neuchâtel. En tous cas, jusqu’à ce qu’on nous jette dehors!»