La Haute Ecole Arc est sur la bonne orbite

Bip bip! Le premier satellite suisse de l'histoire a été lancé avec succès hier matin. Un succès dont la Haute Ecole Arc, domaine ingénierie, est partie prenante. Un second lancement est prévu en 2010.

24 sept. 2009, 04:15

Depuis hier, un petit cube «made in Switzerland» passe au dessus de nos têtes - à quelques centaines de kilomètres près - à la vitesse de sept kilomètres par seconde. Soit une rotation complète autour de la Terre toutes les 99 minutes. Nommé Swisscube, c'est le premier satellite entièrement réalisé en Suisse. Le projet a été mené par l'Ecole polytechnique de Lausanne (EPFL) en partenariat avec six autres écoles, dont la Haute Ecole Arc (HE-Arc), domaine ingénierie, à Saint-Imier et au Locle (notre édition d'hier).

Swisscube s'est envolé d'une base spatiale indienne: mise à feu à 8h22, éjection dans l'espace vingt minutes plus tard, premiers «bip bip» captés à 9h37 en Californie. Un peu plus tard, la station lausannoise recevait les premières informations du satellite.

«Pour le moment, ce que nous avons mis en place fonctionne normalement», se réjouissait Didier Rizzotti, professeur d'informatique à la HE-Arc. Pour le moment? «Il faudra trois à quatre semaines avant que le satellite soit entièrement stabilisé et qu'il fournisse ses premières images. A l'heure actuelle, on peut dire que le projet est réussi à 80%.»

Au Locle et à Saint-Imier, professeurs et étudiants (une douzaine) ont planché durant quatre ans sur les logiciels et la programmation. Les étudiants surtout, puisque le but premier de l'opération est d'ordre pédagogique: il s'agissait de donner à de futurs ingénieurs la possibilité de suivre l'ensemble des opérations liées à un projet spatial. D'où l'implication dans le projet d'une multitude d'écoles, d'institutions - dont l'Institut de microtechnique de Neuchâtel -, d'entreprises et de collectivités publiques, parmi lesquelles la Confédération et la Ville du Locle. Le satellite, lancement compris, n'a coûté que 600 000 francs, mais ce montant ne prend pas en compte l'essentiel du travail fourni dans les écoles.

La suite? «Un deuxième lancement est prévu en 2010, avec une version revue et corrigée de Swisscube. Il se fera sur la nouvelle fusée européenne Vega», répond Philippe Etique, professeur d'informatique et responsable du projet au sein de la HE-Arc.

Il faut dire que le satellite suisse «ouvre d'énormes perspectives de développement», a déclaré à l'ATS Maurice Borgeaud, directeur du Space Center de l'EPFL. «Aujourd'hui, les satellites pèsent entre 100 et 10 000 kilos. Nous allons continuer à nous positionner dans le secteur de niche des petits satellites.»

Le concentré de technologie envoyé hier en orbite mesure 10 centimètres de côté et pèse 820 grammes. /PHO