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La flore perd un ami

Ancien recteur de l'Université de Neuchâtel et savant de renommée mondiale, le professeur Claude Favarger est mort à 93 ans Adouze ans, il dévorait déjà «Le petit botaniste romand»: ancien recteur de l'Université de Neuchâtel, le professeur et naturaliste Claude Favarger a rejoint définitivement, à 93 ans, une terre qu'il aimait au point d'y avoir consacré plus que sa carrière. «Jusqu'à la fin de sa vie, il a fait preuve d'une générosité admirable», témoigne le professeur Philippe Kuepfer, qui lui succéda, en 1983, à la tête de l'Institut de botanique de l'Université.

10 mai 2006, 12:00

Savant de renommée mondiale, Claude Favarger a accumulé les distinctions, dont quatre doctorats honoris causa décernés par les Universités de Besançon, Dakar, Genève et Toulouse. Il était l'auteur de près de 200 publications, dont les magnifiques volumes de «Flore et végétation des Alpes», édités, puis réédités, chez Delachaux & Niestlé.

Des ouvrages qui lui ont permis de sensibiliser le grand public à l'importance de préserver la flore alpine: «On ne défend ou protège que les êtres et les choses dont on possède une connaissance suffisante», expliquait-il à 82 ans, l'oeil scotché à son microscope. Dix ans plus tard, dans son home de Corcelles, où il résidait, il faisait encore la lecture à des personnes malvoyantes...

Né en 1913, Claude Favarger n'a pas pu suivre immédiatement la trace qu'il s'était choisie enfant: son père, l'avocat et historien Pierre Favarger, brillant tribun au Grand Conseil neuchâtelois, pensait que conter fleurette ne nourrirait pas son fils. Claude se dirige donc vers la pharmacie, qu'il étudie à Lausanne, mais monte ensuite à Paris y décrocher, à la Sorbonne, un certificat d'études supérieures en botanique.

Nommé recteur en 1965

Une longue carrière va suivre. Professeur et directeur de l'Institut de botanique de l'Université de Neuchâtel en 1946, Claude Favarger en devient le recteur en 1965, succédant à André Labhardt. Auparavant, il avait réussi à obtenir les crédits nécessaires à l'aménagement d'un nouveau jardin botanique, l'un des premiers de Suisse à offrir un catalogue de graines récoltées dans la nature. Il fut aussi l'un des instigateurs du Centre suisse de recherches scientifiques en Côte d'Ivoire.

La science, une distraction

Brillant orateur, doté d'une excellente mémoire et plein de malice sous un abord parfois austère, Claude Favarger disait joliment que la science, «si elle est aventure et ascèse, est aussi une distraction aux mesquineries et aux contingences de la vie quotidienne».

Des contingences dont Claude Favarger s'est débarrassé pour de bon. Il cueille désormais, dans un autre jardin, des fleurs qui ne se faneront jamais. / FRK

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