Votre publicité ici avec IMPACT_medias

«La démarche de Martin Widmer ne cède pas à la facilité»

08 nov. 2008, 09:38

A 36 ans, on peut légitimement estimer qu'on a encore un bout de carrière devant soi. Ce n'est donc pas pour l'ensemble de son œuvre que Martin Widmer a reçu jeudi soir le Prix Bachelin 2008. Cette récompense, décernée chaque année depuis 1950, honore alternativement l'histoire, l'écriture et les arts plastiques, trois disciplines attachées à la personnalité d'Auguste Bachelin.

Non, le choix du jury, pour cette année consacrée aux arts plastiques, s'est d'abord porté sur une des œuvres majeures de Martin Widmer, artiste né en 1972 à Neuchâtel, qui vit et crée essentiellement à Genève. Une œuvre produite pour «Accélération», exposition collective organisée l'an dernier par l'association Kunstart et qui a tapé dans l'œil de Walter Tschopp. Depuis, acquis par un fonds du Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel, «Tombeau (V1)» est exposé en haut de l'escalier monumental du musée, entre les peintures murales de Léo-Paul Robert et les vitraux de Clement Heaton.

Caisson rouge de bois et de métal bourré de technologie informatique, apte à mémoriser des sons sans les restituer, le «Tombeau» de Martin Widmer est à la fois «meuble et monument», décrit le communiqué de la SHAN (Société d'histoire et d'archéologie du canton de Neuchâtel), qui remet le Prix Bachelin. Il «questionne la notion de mémoire et l'inscription de l'homme dans son environnement». L'auteur, lui, s'attribue deux questions qu'il juge récurrentes dans son travail artistique: celle de la sculpture comme architecture et comme lieu et celle, majeure elle aussi, de la mémoire.

Ce qui lui plaît, avec la pièce exposée au musée, c'est de savoir qu'elle «fonctionne précisément comme un lieu», autour duquel se sont déroulées des manifestations: lectures ou concert de musique contemporaine. «Ce qui intéressait les musiciens, c'est de savoir que le tombeau enregistre, sans rendre les sons», explique Martin Widmer.

«Tombeau (V1)» est, de l'avis même de son concepteur, une pièce symptomatique d'un travail entamé en 2001, où l'œuvre d'art est un projet concret, élaboré sur ordinateur, avant d'être redimensionné en fonction de son lieu d'exposition. Pour le jury du Prix Bachelin, sa «démarche ne cède pas à la facilité, sans exclure ni l'humour ni la réflexion». Une démarche qui le guide aussi dans son travail de photographe, autre facette de son parcours artistique.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias