Si l'exécutif cantonal n'a pas immédiatement eu l'ouïe fine, il s'est tout de même mis au diapason. Et c'est presque sur un air de polka que le Conseil d'Etat a annoncé, hier, la signature d'une déclaration d'intention avec le Département de l'instruction publique du canton de Genève. Il s'agit là de la première mesure d'une symphonie qui sera achevée le 1er septembre par l'intégration de la filiale neuchâteloise au sein de la Haute Ecole de musique (HEM)-Conservatoire de Genève. L'accord vaudra pour les classes de chant, flûte, trombone, percussion, violon, alto, violoncelle et piano. Auparavant, les deux partenaires concluront une convention réglant l'aménagement de cette nouvelle unité d'enseignement décentralisé. Un document pratiquement identique à celui que s'apprête à signer le canton de Vaud avec les conservatoires de Fribourg et de Sion, se réjouit François Abbé-Decarroux. Le directeur général de la HES-SO du canton de Genève précise que rien ne changera pour les étudiants qui seront admis (cent au maximum), sinon qu'ils devront s'immatriculer à Genève. Ville qu'ils visiteront pour les examens d'admission avant de suivre leurs cours dans le canton de Neuchâtel.
«Le canton de Genève se rend compte de la valeur du Conservatoire neuchâtelois et de ce que la qualité de ses professeurs peut lui apporter», résume Sylvie Perrinjaquet. En faisant un parallèle avec le transfert de l'Institut de microtechnique au sein de l'EPFL, la conseillère d'Etat en charge de la culture valorise les compétences locales tout en rappelant que «les feux étaient au rouge» pour tenter une accréditation en solitaire. En contrepartie, il faudra se souvenir que le Conservatoire neuchâtelois sera une filiale de Genève, où se prendront les décisions. Et à ce stade de la négociation, personne ne peut encore dire si tous les enseignants seront réengagés par la HEM genevoise. Ni quel sera leur statut... Actuellement régi par le droit privé, le statut des enseignants de la cité de Calvin passera à celui de droit public genevois. «Pour régler la situation juridique des enseignants neuchâtelois, il faudra des réponses pragmatiques», rassure François Abbé-Decarroux. / STE