La compagnie Philippe Saire pactise avec le cirque

10 juil. 2007, 12:00

Traquer l'âme du cirque pour transporter les gens ailleurs, une mission pour la compagnie Philippe Saire et l'Association Danse Neuchâtel (ADN) qui a ouvert, dimanche au théâtre du Passage, à Neuchâtel, un 5e festival de danse contemporaine riche en découvertes et en créations. Une telle occasion valait bien une fête. Jean Studer, conseiller d'Etat, l'a relevé, alors qu'il adressait ses félicitations aux initiateurs tout en amorçant une subtile analogie entre la danse et la politique.

Par un titre alambiqué «Est-ce que je peux me permettre d'attirer votre attention sur la brièveté de la vie?», Philippe Saire réveille les plaisirs de l'art forain. Alors que, dimanche, le spectateur pénétrait dans la salle, une jolie blonde agissait tel le bonimenteur de service et attirait son attention sur le spectacle en préparation. Très vite, sur la scène, se côtoient alors une multitude de fabricants d'illusions et autres vendeurs de sensations fortes. Acrobates, jongleurs, prestidigitateurs, le french cancan est livré à terre, pantomime, humour, clown, jusqu'au directeur du cirque frustré d'applaudissements, il ne manque rien pour privilégier l'amusement, le vertige, le frisson. Quelques références aux «Enfants du paradis», à «La Strada» de Fellini, jusqu'aux Lilliputiens arrivés en fin de soirée, non, vraiment, il ne manquait rien pour faire voyager le spectateur.

Les interprètes, Anne Delahaye, Karine Grasset, Philippe Chosson, Gilles Vlandier, Mike Winter, David Zagari, sont excellents dans la chorégraphie de Philippe Saire, reliant plusieurs disciplines de la scène. Animés en un jeu collectif efficace, les six interprètes étaient déchaînés dimanche. De toutes les situations, ils ont su tirer d'authentiques numéros de cirque.

La musique, du rock à quelques accents beethovéniens, pour accentuer le geste, ont ajouté à l'humour. Les éclairages variés, signés Laurent Junod, ont habillé le spectacle et agi telle une subtile scénographie. / ddc