La caravane aboie, les chiens...

Remplacer la cacophonie réglementaire sur les chiens dangereux par une base légale nationale, c?est une bonne idée. La situation actuelle qui voit certains cantons interdire les molosses, d?autres se contenter de la muselière et les derniers préférer éduquer les maîtres n?est plus tenable. Elle ne fait que renforcer le sentiment d?insécurité de la population et déstabiliser les propriétaires de chien.

21 avr. 2007, 12:00

Mais l?enfer est pavé de bonnes intentions. Il ne suffit pas d?une loi pour régler la question: il faut des mesures adéquates. Avec son incroyable complexité réglementaire, le projet de loi mis au point par la commission de la science du Conseil national ne peut pas constituer la réponse définitive que chacun attend. Imaginez cela: elle charge les vétérinaires de classer les quelque 500.000 chiens vivant en Suisse en trois catégories de dangerosité en fonction de la taille, du poids et de la race. A charge pour le gouvernement de préciser les critères à prendre en considération. En renonçant à la solution d?une simple liste de chiens dangereux, la commission a tenu compte des critiques des vétérinaires qui notent que les races sont souvent mal définies et ne suffisent pas à déterminer la dangerosité d?un animal.

En contrepartie, la commission préconise des mesures tellement nuancées qu?elles en deviennent absurdes. On s?achemine vers une polémique sans fin sur la répartition des chiens entre les trois catégories proposées. Le consensus est impossible. C?est le retour à la case départ.

Pour aller de l?avant, il serait plus efficace de prendre une décision politique en interdisant quelques types de chiens de chiens de combat, quitte à assumer une part d?arbitraire, puis en soumettant tous les autres aux mêmes règles de sécurité. Mais il ne faut pas se faire d?illusions: la sécurité restera relative. Les chiens ont beau vivre avec l?homme depuis des millénaires, on ne peut pas impunément transformer un prédateur en animal de compagnie.