L'opération était organisée conjointement par le Département de l'éducation, de la culture et des sports (Decs) et la Chambre neuchâteloise du commerce et de l'industrie (CNCI). Pour Pierre Hiltpold, directeur de celle-ci, «c'était l'occasion de montrer aux enseignants les métiers comme ils sont». Et selon la cheffe du Decs Sylvie Perrinjaquet, «de les sensibiliser à des filières professionnelles intéressantes et qui offrent de bonnes perspectives d'emploi».
Car les profs auraient trop tendance à inviter les élèves à viser le lycée après l'école obligatoire. Ce qui conduit le canton à une situation tendue. «Nous avons 44% des élèves qui font ce choix. Autant qu'à Genève. C'est trop, surtout qu'un quart d'entre eux abandonne au bout de la première année et se retrouve souvent sur le carreau», souligne Jacques-André Maire, responsable de la formation professionnelle et des lycées au Decs.
Bien de ces échecs et erreurs d'aiguillage auraient pu être évités si, en fin de scolarité obligatoire, les professeurs avaient convaincu l'élève - et surtout ses parents - qu'une alternative intéressante au lycée était offerte, dans une école technique ou dans le cadre d'un apprentissage.
Pour pouvoir en parler, encore faut-il savoir comment ces métiers s'exercent en entreprise. Jeune patron au Locle, Raphaël Gasser a accepté avec enthousiasme de montrer aux profs le fonctionnement de l'imprimerie familiale. «On vit dans deux mondes différents, pas plus dur l'un que l'autre, mais cela fait qu'on ne se comprend pas toujours.»
Côté profs, on était globalement satisfaits de cette rencontre. L'opinion de cette enseignante chaux-de-fonnière résume pas mal d'avis recueillis: «Je pense que c'était utile pour nous. Mais maintenant, j'aimerais aussi que les patrons viennent dans nos classes. On sent qu'ils ont parfois une mauvaise image de notre travail, sans doute parce qu'ils ne savent pas dans quelles conditions on doit l'exercer.» A quand un rendez-vous? /PDL