Pour l'instant, seuls le calendrier et les premiers concerts sont en place, une foule d'éléments doivent encore être décidés, comme le nombre des musiciens titulaires par exemple. La direction sera assumée par les deux chefs jusqu'au départ à la retraite de Theo Loosli, ensuite «tout reste ouvert». «L'OSN et l'OCN ont une longue histoire, ils ont longtemps été des frères ennemis, explique Jacques Ditisheim, président ad interim du conseil de fondation de l'OCN. Mais aujourd'hui, le canton rétrécit et il est difficile de garder de petites entités, il y a une volonté politique de voir fusionner les deux ensembles».
Les discussions ont été longues, mais les deux chefs ont fini par tomber d'accord. Sur le plan artistique, «le nouvel orchestre gardera les spécificités des deux autres», selon Jan Schultsz. Les musiciens ont été plus difficiles à convaincre, craignant pour leur place dans l'orchestre. «C'est à eux de trouver la manière objective de sélectionner les titulaires, mais il est évident que certains vont rester sur le tapis. C'est très délicat, il faut ménager les gens, on ne peut pas mettre dehors quelqu'un qui se dévoue depuis 25 ans pour son orchestre», raconte Jacques Ditisheim. Mais là aussi le processus est en bonne voie, «les musiciens se rencontrent et s'approprient l'évolution de cette nouvelle entité».
Alors que les deux ensembles actuels fonctionnent avec une administration bénévole, ce nouvel orchestre aura besoin d'une gestion professionnelle. Coûteuse. «Le prix de deux concerts, illustre Jan Schultsz qui s'inquiète: ça ne va pas être facile d'obtenir le soutien des autorités. En même temps, de notre côté, nous aurons fait tout ce que nous pouvions pour aller dans leur sens...» Un tel orchestre tourne avec un budget d'un million de francs. Actuellement, «l'OCN reçoit 16% de subventions. A Lausanne Genève, ce serait 60%». Les temps sont durs aussi en matière de sponsoring, les entreprises se montrant de moins en moins généreuses.
Mais au-delà des soucis d'argent et de la politique, «on retombe toujours sur le triangle musiciens-musique-public, explique Jacques Ditisheim. C'est ce triangle-là qu'il s'agit de faire vivre, et il est d'abord entre les mains des musiciens». / SAB