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L'intelligence d'une femme

08 sept. 2011, 09:16

On ne peut pas dire que le départ de Micheline Calmy-Rey suscite, comme souvent dans de telles circonstances, des flots de propos louangeurs sur son action passée à Berne. Certes, on lui reconnaît des qualités indéniables de femme d'Etat et quelques succès diplomatiques, mais c'est très rapidement suivie de jugements peu flatteurs sur d'autres facettes de son action publique et surtout sur sa personnalité.

Il est vrai que la Genevoise d'origine valaisanne, avant même son entrée au Conseil fédéral, n'a jamais laissé indifférent. Son surnom de Cruella, «gagné» lorsqu'elle a obtenu la peau du conseiller d'Etat socialiste Christian Grobet en 1993, l'a toujours suivi comme son ombre.

Cette femme de caractère n'est pas commode, tout le monde en convient. Elle peut être cassante, voire même odieuse avec ses collaborateurs. La valse de ces derniers au sein de son département en témoigne. Mais si, pour un homme, ce défaut n'est pas rédhibitoire, pour une femme par contre, c'est une autre histoire...

Micheline Calmy-Rey ne s'en est jamais vraiment soucié, poursuivant dans la ligne qu'elle s'était fixée. Son manque de diplomatie dans son action personnelle contrastait singulièrement avec son activité de patronne de la diplomatie helvétique! Mais elle y est arrivée, neuf années durant.

Un exercice d'équilibrisme qui convenait bien à cette femme d'une très grande intelligence. Car quoi qu'on dise sur le tempérament de Micheline Calmy-Rey, sur ses problèmes relationnels et sur certaines de ses maladresses comportementales, on doit lui reconnaître une intelligence bien supérieure à celle de la grande majorité des hommes et femmes politiques de ce pays.

Une intelligence qui lui a permis de vraiment «sentir» certains dossiers particulièrement sensibles. Ainsi, on retiendra en particulier ce qui nous semble être une de ses plus belles réussites, la fameuse Initiative de Genève et son plan de paix pour le Proche-Orient. Certes, cela n'a pas abouti concrètement - du moins pas encore, espérons-le - mais il s'agit du premier texte israélo-palestinien proposant une solution globale.

Avec l'Initiative de Genève, Micheline Calmy-Rey a montré que la Suisse pouvait jouer un rôle majeur dans un conflit qui empoisonne notre planète depuis des décennies. Un symbole dont elle peut être fière. Et qui restera pour la postérité.

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