La compétitivité entre les cantons est un thème récurrent du débat économique. La revue de politique économique du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) y consacre un chapitre dans sa dernière édition du mois de mars.
Les auteurs, Urs Müller et Martin Eichler, tous deux du bureau d'analyse bâlois BAK, observent que la croissance «ne résulte pas de données principalement nationales, mais au moins tout autant de particularités régionales». D'où l'intérêt d'y porter une attention particulière.
Premier facteur examiné, la composition sectorielle. Les quatre branches clés de l'économie suisse, qui fournissent 80% des exportations, peuvent être un bon indicateur. Selon les sources du BAK, les cantons de Neuchâtel et du Jura, ainsi que le Jura bernois, connaissent des fortunes diverses. Bien loti dans la première des branches clés, l'industrie des biens d'équipement, la région chute au fond du classement dans la 2e, la chimie-pharma, à l'exception du Littoral neuchâtelois, légèrement en deçà de la moyenne. Inférieure également à la moyenne suisse, l'importance de l'hôtellerie-restauration et du secteur financier, soit les 3e et 4e branches clés.
A côté de cette diversité structurelle, les régions possèdent des facteurs de compétitivité spécifiques. A l'instar du savoir et de l'innovation «moteur de toute évolution», de la charge fiscale, de l'attractivité et de la qualité de vie.
Des points sur lesquels les autorités régionales peuvent et doivent jouer, relèvent les auteurs de l'étude, défendant l'opinion que «renforcer la compétitivité régionale est assurément la mesure de promotion économique la plus efficace.» «Le politique doit également connaître les besoins spécifiques des branches régionales particulièrement importantes», écrivent Urs Müller et Martin Eicher.
A l'attention des indécis, ils remarquent en définitive que «dans tous les cas, cependant, il convient de mieux tenir compte des branches exportatrices». / djy