Adapté d'un grand classique de la littérature pour enfants de l'écrivain américain d'origine allemande Henry Winterfeld, «Les enfants de Timpelbach» constitue avant tout le rêve réalisé d'un jeune cinéaste français. Adolescent, Nicolas Bary s'était juré de porter à l'écran le roman qui avait bercé sa propre enfance, c'est désormais chose faite avec, à la clef, cependant un résultat mi-figue, mi-raisin
A une époque indéterminée, tous les parents du village imaginaire de Timpelbach, lassés des frasques de leurs rejetons, décident de les abandonner pendant une journée, histoire de voir si ces affreux jojos sont en mesure de prendre leur destin en main. Suite à un malheureux concours de circonstance, ces éducateurs un brin imprévoyants prolongent bien malgré eux cette expérience de pédagogie non directive. Dès lors vraiment laissés à eux-mêmes, les sales gosses s'en donnent à cur joie. Très loin de pratiquer une saine autogestion, deux bandes rivales ne tardent pas à se disputer le pouvoir
Dans leur adaptation, Bary et son coscénariste Nicolas Peufaillit semblent au premier abord emprunter la voie du conte fantastique et moral, bien dans la ligne du récit d'origine. A mi-chemin, ils glissent dans une toute autre perspective, proche du roman de William Golding, «Sa majesté des mouches», dont Peter Brook tira en 1963 un très bon film. A l'instar des jeunes héros imaginés par le Prix Nobel de littérature 1983, qui reproduisaient sans distance les schémas sociaux de leurs parents, les protagonistes de la féerie de Bary se libèrent dans une violence mimétique qui va crescendo. Las, sans doute apeuré, le cinéaste désamorce sans cesse avec un gag ou un bon mot leur inquiétante étrangeté, revenant dans le sillon du divertissement politiquement correct. Les plus jeunes risquent d'être un peu désarçonnés par ces ruptures de ton Et l'on n'ose imaginer ce qu'un tel projet serait devenu sous la houlette cinématographique autrement subversive d'un Tim Burton, Guillermo Del Toro ou autre Terry Gilliam! /VAD
Réalisateur: Nicolas Bary
Genre: fantastique, aventure
Durée: 1h32
Age: 7 ans
Avec: Raphaël Katz, Adèle Exarchopoulos, Léo Legrand
Cinémas: Neuchâtel, Studio