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L'ethnologue Jacques Hainard a reçu le prix de l'Institut neuchâtelois. "Il faut l'empailler", a dit sa laudatrice Ellen Hertz

"Il faut l'honorer, il faut l'empailler!" L'ethnologue Jacques Hainard, qui a fait connaître dans le monde entier le Musée d'ethnographie de Neuchâtel, a reçu ce samedi le prix de l'Institut neuchâtelois.

15 mars 2014, 19:03
Jacques Hainard a reçu le prix 2014 de l'Institut neuchâtelois.

La cérémonie, forcément, était un peu décalée. Ellen Hertz, professeure d'ethnologie à l'Université de Neuchâtel, a bien faire rire les 300 personnalités réunies à l'Aula des Jeunes-Rives pour la remise d'une récompense qui est un peu le "Nobel neuchâtelois." De Jacques Hainard, elle a rappelé "l'amour du lucre, de la gloire et des mondanités", tout en soulignant - quand même - une "magnifique collaboration". Il a fait du MEN l'un des dix musées d'ethnographie les plus connus au monde, a-t-elle rappelé. "Jacques Hainard est une espèce unique, en voie de disparition. Il faut l'honorer, il faut l'empailler".

Président de l'Institut neuchâtelois, le professeur Philippe Terrier n'a pas résisté non plus au discours "en rupture", reprochant au lauréat de ne jamais avoir intégré l'Institut à l'une de ses expositions, par exemple "Les ancêtres sont parmi nous" ou "La grande illusion"...

Le seul orateur vraiment sérieux a été Marc-Olivier Gonseth, successeur de Jacques Hainard à la tête du MEN, qui a rappelé comment, depuis les années 70, le musée neuchâtelois en était arrivé à cette muséologie dite de la rupture, osant exposer un godemiché à côté d'un crucifix ou un piège à démons tibétain à côté d'un confessional fribourgeois - là, l'assemblée a quand même rigolé.

Quant au lauréat, il a surtout rappelé combien précieuse avait été, à Neuchâtel, la liberté totale dont il avait bénéficié: "Cette liberté de s'exprimer, c'est une spécificité neuchâteloise. Elle n'est pas évidente: de nombreux collègues de musées sont censurés et n'osent pas s'exprimer."

450 ans d'affiche

L'Institut neuchâtelois avait tenu auparavant son assemblée générale. Parmi les points forts, l'annonce de la parution, en octobre prochain, du 35e Cahier de l'Institut, un ouvrage richement illustré qui racontera l'épopée de l'affiche neuchâteloise. Saviez-vous que la toute première affiche du canton date de 1537? Il s'agit d'un placard réalisé par un pasteur neuchâtelois dénonçant l'imposture de la messe. Cette affiche avait été placardée jusque dans les appartements de François 1er!

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