C'est donc la conscience tranquille qu'une vingtaine de spécialistes (essentiellement des femmes) ont abordé le sujet, jeudi et hier, à l'Institut d'ethnologie de Neuchâtel. Non pour faire l'apologie ni stigmatiser le plus vieux métier du monde, l'un des secteurs économiques les plus florissants, mais pour cadrer ses différentes facettes et en faire l'objet d'une étude scientifique, sur la base de travaux empiriques. «Deux très bons, mais fort contrastés, travaux de mémoire présentés dernièrement ont constitué le point de départ de ce colloque», relève Ellen Hertz.
«La prostitution n'est qu'un des aspects de cette industrie», remarque Janine Dahinden. L'approche ethnographique vise aussi les cabarets, bars de contact, internet, les salons de massage, les films, l'escorte ou encore l'activité en plus d'un travail dit normal.» Que l'on ne s'y trompe pas, pour les intervenants, «le travail du sexe est toujours intimement lié à la domination masculine», soutient Ellen Hertz. Mais toutes les prostituées ne sont cependant pas logées à la même enseigne. Un monde sépare les femmes victimes des réseaux internationaux de celles qui ont choisi - presque toujours par défaut - de se lancer dans cette industrie fort lucrative pour certaines. / STE