Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, l'extrême droite autrichienne renoue avec le pouvoir le 4 février 2000. Quelques semaines auparavant, le FPÖ du nationaliste Jörg Haider obtenait 27% des suffrages aux élections législatives, juste derrière les sociaux-démocrates, mais surtout devant le parti conservateur ÖVP. La formation du ministre des affaires étrangères Wolfgang Schlüssel qui, en s'alliant à Haider, allait ouvrir les portes du gouvernement à l'extrême droite. L'événement soulèvera un tollé au sein de l'Union européenne, les Quatorze imposant des sanctions diplomatiques à l'Autriche.
Anticipant sur une récupération du cas autrichien par les anti-Européeens, Lega tessinoise et Démocrates suisses en tête, Daniel Droz appelait, dans «L'Impartial» du 5 février, les sept conseillers fédéraux à travailler ensemble en vue des votations de mai sur les bilatérales. Le spectre du vote du 6 décembre 1992 sur l'Espace économique européen n'était pas bien loin. «Haider jette son poison» écrivait d'ailleurs Georges Plomb pour les quotidiens neuchâtelois .
Dans un éditorial paru le 7 février, «L'Express» évoquait un «dévoiement démocratique» en parlant des sanctions européennes. L'éditorialiste qualifiait de «procès d'intention» les accusations portées sur le nouveau pouvoir, relevant: «Le mythe de la menace brune est bien commode.»
Mais le temps allait donner raison aux détracteurs de Haider: sitôt les sanctions des Quatorze levées, le FPÖ revenait à ses thèmes de prédilection: «Arrêt total de l'immigration», «Des bâtiments sociaux pour les familles autrichiennes»... Le parti ne manquait pas, pour l'occasion, de ressortir du placard son slogan aux relents nationalistes d'un autre temps: «L'Autriche d'abord».
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