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Jugé très efficace, le vaccin coûte trop cher au canton

Vacciner à grande échelle des jeunes filles pour les prémunir contre un cancer du col de l'utérus? C'est possible depuis janvier 2007 en Suisse. Mais le coût élevé du produit et son non-remboursement par l'assurance maladie de base ont refroidi le canton. Neuchâtel attend que la Berne fédérale statue pour agir. Le cancer du col de l'utérus continue à faire des victimes parmi la gent féminine. A raison de deux décès annuels dans le canton et 94 sur le territoire helvétique. Pour prévenir cette maladie, un vaccin existe, enregistré par Swissmedic en janvier 2007. Il s'agit du second contre le cancer après celui de l'hépatite B.

08 nov. 2007, 12:00

Selon une étude effectuée sur quelque 60 000 patientes, le Gardasil aurait une efficacité de 100% à six ans. «Le vaccin est jugé très efficace», confirme Claude-François Robert, médecin cantonal de Neuchâtel. Mais cette substance, encore récente, ne permet pas un recul certain; on ignore actuellement si des rappels devront être effectués à plus ou moins longue échéance. Aucun effet secondaire avéré n'est actuellement recensé.

Public cible d'une campagne de vaccination à grande échelle: les jeunes filles de 11 à 16 ans qui n'ont pas encore eu leurs premières relations sexuelles. «Quatre à cinq rapports suffiraient pour être infecté par le HPV», précise Alessandro Diana, pédiatre à l'hôpital de Pourtalès. L'immunologue et expert auprès d'Infovac s'avère favorable à cette vaccination, tout en se voulant respectueux de la décision finale des personnes concernées: «Je privilégie l'information aux patients. Ceux-ci doivent être informés avant de choisir.» Et d'ajouter: «La peur est mauvaise conseillère.»

Pour l'heure, le vaccin n'est pas remboursé par l'assurance maladie de base et coûte quelque 700 francs pour trois doses. Une somme que certaines familles sont malgré tout prêtes à débourser. «Une mère m'a demandé: Vous savez combien coûte un vélomoteur? Je peux bien payer un vaccin à ma fille si c'est pour lui éviter un cancer plus tard», relate Alessandro Diana, régulièrement confronté aux interrogations des parents comme de ses confrères gynécologues.

Une urgence sanitaire que de faire vacciner les jeunes Neuchâteloises? Le pédiatre de Pourtalès tempère: «Cela fait deux mille ans que nous vivons sans ce vaccin; tout est relatif. Nous pouvons encore vivre sans lui quelque temps.»

Pour celles qui ne souhaitent pas se faire vacciner ou ont déjà débuté leur vie sexuelle, le frottis annuel auprès de son gynécologue reste un moyen de dépister une lésion précancéreuse ou un cancer existant.

Quant au canton de Neuchâtel, au contraire de Genève ou du Valais, il attend l'ordonnance de la Berne fédérale pour décider d'entreprendre une vaccination à grande échelle ou non. /CBX

Information: www.infovac.ch
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