A Paris, John Herzig disputera les 50 m, 100 m libre, ainsi que les deux relais (4 x 100 m libre et 4 x 100 m 4 nages). Même s'il ne se fait pas trop d'illusion sur ses chances de disputer une finale en solitaire, il espère faire bonne impression en vue d'obtenir une place dans le relais qualifié pour les JO. Or, au vu de ses performances - il vient d'obtenir six médailles aux derniers championnats de Suisse à Arbon début juillet (dont trois en or) et, plus généralement, ne cesse de battre ses temps personnels - il peut légitimement glaner une place au sein de l'équipe nationale. La tête bien ancrée sur ses épaules, le nageur du RFN sait que le chemin qui mène à la cité interdite est encore long et semé d'embûches. «Si je parviens à progresser encore suffisamment, à descendre en dessous des 50 secondes au 100 m libre (réd: son meilleur temps est actuellement de 50''8) et si la chance continue de me sourire, je peux peut-être y arriver», commente-t-il. «Mais la lutte s'annonce vraiment âpre, d'autant plus que la qualification du relais pour Pékin a créé une forte effervescence en Suisse. Une dizaine de nageurs vont tout donner pour intégrer l'équipe», ajoute-t-il.
L'adversité, John Herzig la connaît bien pour l'avoir rencontrée à plusieurs reprises. Sous la férule de Guennadi Touretski pendant plus d'une année à Macolin, le nageur du RFN a vécu une expérience plutôt amère, n'ayant que peu de complicité avec l'ex-entraîneur d'Alexandre Popov. Mais, malgré cette mésaventure et une blessure qui l'a éloignée des bassins pendant plus de quatre mois, John Herzig n'a jamais baissé les bras. Et à force de travail et de sacrifice, il est parvenu à devenir l'un des meilleurs nageurs du pays. «Depuis très longtemps, je savais qu'il avait un énorme potentiel. Il est grand, puissant et possède un moral d'acier, trois qualités indispensables pour être un bon nageur. Les choses ont vraiment changé il y a deux ans, lorsqu'il a pris conscience de son talent», relève Sebastian Gautsch, l'entraîneur élite du RFN.
Et depuis ce moment, le nageur du RFN a progressé de façon éclair, parvenant même à brûler plusieurs étapes. Mature, il gère lui-même son plan de carrière mais sait s'appuyer sur des professionnels à la hauteur de ses ambitions: athlétisme, musculation, suivi diététique et médical ainsi que séances vidéo sont mis à sa disposition dans le cadre du projet olympique.
«Il a trouvé à Neuchâtel un cadre peu contraignant qui lui correspond parfaitement, car il a besoin de beaucoup de liberté», remarque le coach neuchâtelois. Maturité et liberté, deux qualités qui pourraient bien se révéler décisives dans sa quête aux Jeux olympiques. /LME