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Il revendique son plaisir

Robert Bouvier joue et chante dans «La Revue de Cuche et Barbezat». Un genre qui ne fait pas partie de son univers théâtral. «Mais c'est un genre comme un autre», confie le directeur du théâtre du Passage Robert Bouvier a eu droit à quelques réactions. «Pas beaucoup», mais quelques réactions quand même. Il y a ceux qui lui ont reproché de se commettre dans ce qu'ils considèrent comme de la sous-culture. Il y a ceux qui ont salué son esprit d'ouverture. Il est vrai qu'il y a un monde entre le «François d'Assise» de Joseph Delteil et les moutons bêlants imaginés par Benjamin Cuche et Jean-Luc Barbezat...

26 déc. 2006, 12:00

Ouverture? Le directeur du théâtre du Passage reprend ce terme quand on lui demande comment il s'est retrouvé au côté des deux humoristes neuchâtelois. C'est vrai, «La Revue» ne fait pas partie de son univers théâtral. «Je ne me sens pas du tout humoriste», dit même Robert Bouvier. «Mais cette revue, et les spectacles d'humour en général, sont un genre comme un autre. De même que je revendique le plaisir que j'ai à jouer dans «La Revue de Cuche et Barbezat», je revendique le fait d'avoir inscrit ce spectacle au programme de la saison 2006-2007 du théâtre du Passage.»

«C'est très professionnel»

Ce qu'il n'avait pas fait avec «Les marionnettes du pénis», interprété en 2004 par Cuche et Barbezat. «Au-delà de la surprise qu'il suscite pendant les premières minutes, je n'avais pas trouvé ce spectacle intéressant.» Alors que «La Revue» présente le mérite de proposer «de très beaux moments d'acteur. Bien sûr, tout est fait de façon festive, il y a un côté grande farce, mais en même temps, c'est conçu et joué de manière très professionnelle. Et puis «La Revue» fait référence à l'actualité neuchâteloise, et il est important que le théâtre soit en écho direct avec la société.»

Ce qui a séduit Robert Bouvier, aussi, «c'est de voir des milliers de personnes venir au théâtre (réd: 16.000 en 2005), alors qu'en temps normal, ce public-là ne vient pas. Rien que pour ça, je dis bravo. Et puis quoi! Tous ces gens qui passent un bon moment, c'est un beau cadeau pour Neuchâtel, non? Une de mes motivations, c'était d'ailleurs l'envie de partager ce moment avec le public durant cette période de l'année. Une «Revue» au mois d'août, ça n'aurait pas grand sens.»

Emotion et poésie

Plaisir. Le mot revient souvent dans la bouche du comédien et metteur en scène. Le plaisir que la troupe prend à être ensemble. A préparer le spectacle. A le jouer. Ou le chanter... «Benjamin et Jean-Luc m'ont dit que j'aurais la possibilité de chanter au côté d'Alain Roche, que j'apprécie beaucoup. Même si c'est un exercice difficile, j'éprouve beaucoup de plaisir à le faire.» La chanson porte sur l'assassinat de l'ancienne championne de ski Corinne Rey-Bellet. «La «Revue», c'est aussi des émotions, de la poésie... Ce qui montre l'évolution de Cuche et Barbezat, sans oublier l'apport de la metteuse en scène Michèle Guigon.»

Le directeur du théâtre du Passage a assisté à sa première «Revue» en 2000. «Je découvrais une autre planète. J'avais 39 ans et je n'avais encore jamais vu un spectacle d'humour.» Depuis, les contacts - mais aussi les collaborations - se sont multipliés. Au point qu'ils sont devenus amis. «Ils sont venus voir mes spectacles, ce qui témoigne de leur esprit d'ouverture à eux aussi dans un milieu où règne souvent l'esprit de chapelle. Nous aimons tous le théâtre, mais nous avons des façons différentes de pratiquer la scène.» / PHO

Neuchâtel, théâtre du Passage, jusqu'au 7 janvier

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