Nommé en 2001 par l'Eglise réformée évangélique neuchâteloise (Eren), François Dubois serait arrivé en juillet 2007 à la fin de son premier mandat de six ans - reconductible - de directeur du CSP. «J'ai 42 ans. C'est l'âge d'or, dit-il, et en même temps celui où il faut bien réfléchir au déroulement de sa carrière.»
Avant de prendre cette fonction, ce pasteur envisageait d'enseigner la théologie, mais le domaine est bien bouché. Et il n'a pas envie de retourner en paroisse (il a prêché auprès des francophones de Bâle). En revanche, à la tête du CSP et de sa quarantaine de collaborateurs, il a «acquis une sacrée bonne expérience et pris goût au management d'institution sociale». Un domaine dans lequel il a suivi un perfectionnement universitaire et où l'Eglise ne lui offre guère de perspectives. En plus, le théologien ne cache pas qu'avoir été onze ans salarié de l'Eren - il avait été animateur de jeunesse à mi-temps - aura fini par lui peser.
«Je me sens peu en phase avec la réalité institutionnelle des Eglises protestantes en Suisse», avoue François Dubois. Il avait été l'un des rares députés au Synode à refuser le budget 2007 de l'Eren et s'était battu, en vain, contre la réduction de la subvention au CSP, qui est un organe de l'Eglise réformée. «Je pense que l'action sociale est la meilleure carte de visite de l'Eglise. Je ne pars pas parce que le soutien financier de l'Eren baisse, mais je ne comprends pas certains de ses choix.»
Dans cette période de doutes, la perspective de pouvoir diriger Pro Senectute Arc jurassien - fondation qui oeuvre au bien-être des personnes âgées - a représenté «une chance à saisir». Un nouvel employeur, mais une continuité dans les institutions sociales privées ambulatoires. «Ça m'intéresse beaucoup de travailler dans le domaine privé, c'est stimulant, sourit François Dubois. Et les dossiers d'une «actualité socio-politique brûlante» - âge de la retraite, prévoyance, révision de l'AVS, coûts de la santé, vieillissement de la population - décuplent sa motivation. /AXB