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Il chante en italien des textes intimistes et interrogatifs

11 mars 2011, 11:57

Nom d'un footballeur italien connu, prénom d'un footballeur italien connu, Alessandro Baggio avait tout pour enfiler les buts dans le Calcio et faire vibrer les tifosi. Mais non, rien de tout cela dans sa vie. Alessandro Baggio est Neuchâtelois, chanteur-compositeur et il vernira dimanche son deuxième disque «Caleidoscopio» à Neuchâtel, au théâtre du Passage à 18 heures.

Attachant artiste de 38 ans, il fit le grand saut il y a quatre ans en choisissant de ne plus ouvrir de libretti, tournant ainsi le dos à une carrière de chanteur d'opéra, trop calibrée à son goût. Après dix ans de carrière, il a soudainement tout plaqué, en quête d'autre chose, d'accords plus personnels. Libre, il décida alors de mettre en musique les paroles d'un proche, Lorenzo Scoles, qui lui délivre encore aujourd'hui des textes en italien, simples et touchants, emplis d'espoir et de solitude: «J'aime la suspension de jugement qui parcourt les phrases de Lorenzo et les points d'interrogations qui les concluent. Il n'impose à aucun moment son point de vue dans ses récits, tout en faisant réfléchir». A la guitare, l'artiste d'origine italienne compose alors des atmosphères, toutes très différentes les unes des autres, d'où le titre du disque «Caleidoscopio».

De l'opéra, il a conservé l'aptitude à alterner les registres et à varier les tons de voix, ce qui permet d'insuffler un étonnant éclectisme à ce disque. Cette diversité est renforcée par des arrangements musicaux convaincants: «Mes musiciens sont d'une qualité incroyable, j'ai une chance unique», dit l'artiste lorsqu'il s'agit d'évoquer le travail de ceux qui ont collaboré à son projet. Sur scène, le Neuchâtelois sera accompagné par Daniel Perrin (accordéon, bandonéon, piano Rhodes) et Ignacio Lamas (guitare électrique).

Alessandro Baggio avait sorti un premier disque de cinq titres il y a deux ans. Mais «Caleidoscopio» constitue pour lui son premier «vrai» album: «Le premier disque m'a permis d'apprendre, d'avoir les idées plus claires, mais je ne l'écoutais pas volontiers. Alors que là, je suis très fier du résultat et me reconnais parfaitement dans ce travail», confie-t-il sans aucune arrogance. Pour le coup, il a également soigné la forme, notamment avec une très belle pochette, contenant les paroles originales en italien et leur traduction en français. Et écrire lui-même les textes? «J'ai encore un blocage à ce niveau-là. C'est clair que ce serait une belle évolution, mais j'ai encore peur d'assumer mes textes». La suite de sa carrière? «Je travaille sans manager et réalise seul ma promo. Alors il faut que je fasse des salles et que les gens apprennent à connaître ma musique.»

Ultime détail: Alessandro Baggio adore Fabrizio De André et Jacques Brel. Difficile d'être mauvais avec de tels modèles et un semblant de talent. Alors quand le talent fait tout sauf semblant... /ndo

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