C'est la réponse qu'il a apportée dans le cadre de la procédure de consultation sur l'initiative parlementaire «Protection de la population et de l'économie contre le tabagisme passif».
Une initiative déposée par le conseiller national radical zurichois Félix Gutzwiller, et qui vise justement à protéger l'économie et la population contre les effets nocifs du tabac.
Une population qui est de plus en plus soucieuse des dangers du tabagisme passif. Le succès des initiatives populaires cantonales (Genève, Lausanne, Fribourg notamment) le confirme. Comme la neuchâteloise - déposée en décembre avec plus de 10.000 signatures -, elles demandent l'interdiction de la fumée dans les lieux publics.
Leur texte s'adresse d'abord aux personnes qui fréquentent ces établissements. «Il vise aussi les travailleurs, mais de manière indirecte», observe Michel Guenat, chef du Service cantonal de l'inspection et de la santé au travail.
Ces initiatives excluent par contre le secteur privé, ainsi que les entreprises, qui dépendent de la loi sur le travail. C'est justement cette lacune que désire pallier l'initiative Gutzwiller.
Le Conseil d'Etat émet toutefois quelques réserves quant à son application, relève Michel Guenat. Et de citer que l'aménagement de fumoirs, prévu dans la révision de la loi, peut poser problème. «Qu'est-ce qui va nous permettre de dire qu'un local est suffisamment bien ventilé?» Aussi les critères doivent-ils être bien définis avant l'entrée en vigueur de la loi.
Certes, l'interdiction généralisée de la fumée aurait le mérite de la clarté. Mais le Conseil d'Etat est catégorique, il n'y est pas favorable.
Quant à l'administration neuchâteloise, elle tolère encore ses fumeurs, du moment que leurs collègues ne se sentent pas incommodés. Les «torailleurs» vaudois et jurassiens employés par l'Etat, eux, seront cantonnés dans des fumoirs dès l'an prochain. / djy