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Frédéric Maire prendra la tête du «patrimoine cinéma suisse»

Le Neuchâtelois Frédéric Maire va diriger la Cinémathèque suisse à Lausanne dès novembre 2009. D'ici là, il reste à la tête du Festival de Locarno. «La mariée était trop belle», image Frédéric Maire. Diriger la Cinémathèque, «c'est un immense honneur et je ne pouvais pas refuser!», glisse-t-il en répondant à son «vingtième téléphone en vingt minutes». Hier en fin d'après-midi, sur un quai de la gare de Lausanne, le directeur artistique du festival de Locarno, se réjouissait de sa nomination, à partir de novembre 2009, à la direction de la Cinémathèque suisse. En fond sonore, un train marchandises «incroyablement lent» couvre les paroles du Neuchâtelois âgé de 47 ans. Mais il continue, imperturbable.

03 juin 2008, 12:00

Ancien critique de cinéma de «L'Express» et de «L'Impartial», Frédéric Maire est également cofondateur de la Lanterne magique, le club de cinéma pour enfants. Au terme de son mandat tessinois, il aura programmé quatre éditions du festival. «Avec le président Marco Solari, nous avions convenu de cinq ou six ans à Locarno». Mais le délai lui permettra de passer le témoin en toute sérénité.

Dans son parcours, la cohérence règne: «Je suis né au cinéma en 1979 à Locarno. Mais ma cinéphilie a été éveillée par Freddy Landry. A l'époque, nous pouvions voir à Neuchâtel les copies que choisissait Freddy Buache, alors à la tête de la cinémathèque». Pour le festival de Locarno, il sillonne le monde pour visionner des films: il partait hier pour Paris, avant de se rendre en Russie, en Allemagne et en Autriche...

Travailler à la Cinémathèque suisse à Lausanne lui permettra de passer plus de temps à Corcelles. «C'est vrai que pour ma vie de famille, ça compte. Je dormirai plus souvent à la maison. Je pourrai voir ma fille se réveiller le matin. Même si je travaillerai toujours à 200%».

Pour lui, iI est trop tôt pour parler des projets liés à l'institution. Mais il connaît déjà les deux axes de son travail. L'un des rôles de l'institution est la restauration du patrimoine, soit actuellement 70 000 films, deux millions de photos et 100 000 affiches.

Il y a également le projet d'agrandissement des archives de Penthaz, dans la campagne vaudoise. «Un immense navire à gérer». L'autre rôle de la Cinémathèque est la diffusion. «Je crois que c'est aussi pour cela que j'ai été choisi. J'ai un réseau, en Suisse et à l'étranger, qui me permettra de faire circuler les copies. Je devrai faire rayonner la Cinémathèque».

L'arrivée du digital facilite la diffusion des films. «Nous n'avons plus à craindre que les bobines soient endommagées. C'est un virage, un énorme défi qui me passionne».

Dans un communiqué diffusé par le festival, Marco Solari note que, «Frédéric Maire a su d'emblée imposer sa marque sur le festival. Je comprends cependant la difficile situation dans laquelle se trouve la Cinémathèque, qui doit trouver une solution de qualité...» La nomination de Frédéric Maire intervient après une valse-hésitation de l'Argovien Vinzez Hediger. Il aurait dû succéder à Hervé Dumont qui prend sa retraite en août.

Nommé fin 2007, il avait accepté le poste et renoncé en janvier 2008, avant de dire oui dans la même journée et de finalement renoncé... Le Bernois Marc Wehrlin, ancien directeur adjoint de l'Office fédéral de la culture, jusqu'au 31 mai, assure l'intérim jusqu'à l'entrée en fonction du cinéphile neuchâtelois. / JLW

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