Nécessité de moderniser et d'assainir l'AI? Le but de la majorité parlementaire n'est pas d'améliorer l'AI, mais de la «démanteler», accuse la conseillère nationale socialiste Valérie Garbani. Elle reconnaît que «l'AI va financièrement dans le mur», mais prône plutôt une hausse des cotisations salariales. La Suisse a les moyens économiques et intellectuels de résoudre un déficit de neuf milliards de francs autrement que par «une coupe indigne et arbitraire des prestations», ajoute la coordinatrice du comité, Florence Nater.
Détecter précocement les risques d'incapacité de travail? «C'est inacceptable, car ça encourage à la dénonciation et porte atteinte à la liberté personnelle», fulmine le Vert André Frutschi.
Encourager l'intégration plutôt que l'indemnisation? C'est bien beau, répond Claude-Alain Evard, de Forum Handicap. Mais les 500 millions prévus n'y suffiront pas. Et de toute façon, c'est surtout une question de sensibilisation des entreprises, qui se trouvent au contraire déresponsabilisées par l'AI. Cette révision diminuera l'aide mais ne créera aucun emploi, poursuit le député popiste Jean-Pierre Veya. D'où un report de charges vers les autres assurances sociales, assumées largement par les cantons et les communes. Pour François Konrad, de Solidarités, le nouveau système fragilisera les bénéficiaires, qui sont déjà soumis à des contrôles stricts.
Les affiches chocs de l'Union syndicale suisse montrant des personnalités politiques invalides? Si elles font autant parler d'elles, et apparemment plutôt négativement, conclut Florence Nater, c'est peut-être «parce que, en sortant de l'anonymat, le handicap se rapproche de nous». / AXB