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Football: rappelé en équipe de Suisse, Breel Embolo revient de loin: "J'ai dû tout recommencer à zéro"

Breel Embolo a été rappelé en équipe de Suisse pour les dernières rencontres des qualifications de la Coupe du monde 2018, un an après sa blessure. Il revient sur ses tourments.

03 oct. 2017, 10:31
"J'adore le gazon et je dois dire que les salles de fitness n'appartiennent pas vraiment à mon monde. Ce fut vraiment très dur d'être sur le carreau aussi longtemps", a déclaré Breel Embolo.

Rappelé en équipe de Suisse pour les deux dernières rencontres du tour préliminaire de la Coupe du monde 2018, Breel Embolo revient de loin. De très loin, à écouter l'attaquant qui a été victime d'une fracture de la cheville avec Schalke 04 à Augsbourg le 15 octobre 2016. Il revient sur ses tourments dans une interview à l'ATS.

Breel Embolo, vous avez dû attendre 349 jours pour être titularisé à nouveau avec Schalke 04 en Bundesliga. Comment se sent-on après une telle attente ?

"Bien et apaisé. Un footballeur veut avant tout être sur le terrain. J'adore le gazon et je dois dire que les salles de fitness n'appartiennent pas vraiment à mon monde. Ce fut vraiment très dur d'être sur le carreau aussi longtemps."

En juin dernier, 10'000 supporters vous ont acclamé lors de l'Assemblée Générale du club. Aucun joueur avec seulement 11 matches de Bundesliga derrière lui n'a fait l'objet d'une telle popularité...

"La réaction des fans ce jour-là m'a bien sûr énormément touché. Je pense que cette popularité s'explique par mon caractère. Je suis quelqu'un d'ouvert qui assume ses responsabilités. Je ne me cache pas. Je suis authentique et je crois que les fans de Schalke 04 l'ont perçu."

 

Votre blessure à la cheville ne vous a pas permis de vous exprimer pleinement au sein de votre nouveau club. Vous avez dû bouillir d'impatience pour rejouer le plus vite possible. Comment conserver son calme face à une telle situation ?

"Le directeur sportif de Schalke 04 Christian Heidel a joué un rôle essentiel à mes côtés. Il m'a clairement signifié que le club attendait beaucoup de moi. Et que pour répondre à ses attentes, je ne pouvais pas revenir si je n'avais pas la certitude d'avoir retrouvé l'essentiel de mes moyens. Il a aussi veillé au bon déroulement de ma rééducation."

Un tel soutien n'a donc pas de prix, à vous entendre...

"Oui. Le jour où vous rejoignez un club comme Schalke 04, vous ne pensez qu'aux beaux moments que vous allez vivre. A la prochaine victoire. Mais tout à coup, la blessure survient et des tas de pensées traversent votre esprit: pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Comme s'il y avait un moment idéal pour se blesser..."

Vladimir Petkovic a, lui aussi, été à vos côtés durant tous ces mois. Comment avez-vous accueilli son idée de vous appeler cet été pour le camp d'entraînement de Neuchâtel avant la rencontre contre la Biélorussie ?

"Comme une marque de confiance. Comme la confirmation que je demeurais malgré la blessure un membre à part entière de cette équipe de Suisse. Cela m'a donné une force supplémentaire pour la dernière partie de ma rééducation."

"Réapprendre à courir"

Revenons à cette blessure. Christian Heidel a expliqué dans plusieurs interviews que rien ne pouvait assurer que vous pourriez revenir au plus haut niveau. Avez-vous douté vous également ?

"Je n'ai pas réalisé tout de suite la gravité de ma blessure. Je croyais dans un premier temps que quatre mois allaient suffire pour revenir. Mais j'ai compris que je devais tout recommencer à zéro. Je devais apprendre à nouveau à courir. Retrouver confiance aussi dans mon corps. Ce fut un long processus pour que je sois à nouveau libre dans ma tête."

Et maintenant, où en êtes-vous exactement ?

"Je m'efforce de grappiller toutes les minutes de jeu que je peux. Je m'efforce aussi d'aller au duel sans aucune retenue. Je ne dois plus avoir peur. Je ne veux pas non plus qu'on me ménage. Je n'ai besoin d'aucune pitié. Cette blessure ne doit plus être une excuse derrière laquelle je peux me réfugier."

 

On dit que vous avez repoussé vos limites pour être prêt à la reprise...

"C'est vrai, j'ai tout donné lors de la préparation. Peut-être trop parfois. Mon but était effectivement d'être apte à jouer à la mi-août lors de la reprise de la Bundesliga. Je suis allé tous les jours au fitness. J'étais l'un des plus rapides lors des sprints. Je pensais bien être prêt, mais le feu vert n'est en quelque sorte pas venu. Je dois avouer que ce fut un moment pénible à vivre."

Comment avez-vous réagi ?

"De manière impulsive sans doute. Je voulais jouer. Je pensais être apte à le faire. Mais mon entraîneur Domenico Tedesco et Christian Heidel n'entendaient prendre aucun risque. Il convenait de ne pas brûler les étapes. J'ai dû l'accepter. Je leur ai demandé alors de jouer avec les M23, en 5e division. Ce fut une belle expérience. On jouait contre des adversaires dont la moitié était des fans de Schalke et l'autre du Borussia Dortmund. J'ai découvert une autre facette du club. Et je l'ai bien aimée !"

Vous avez retrouvé cette semaine l'équipe de Suisse. Quel regard portez-vous sur son parcours des derniers mois ?

"L'équipe est sur la lancée de l'Euro 2016 et de ce huitième de finale contre la Pologne. Elle est désormais en mesure d'imposer son jeu quel que soit l'adversaire. L'attitude est la bonne, la mentalité aussi. Mais malgré les huit victoires en huit matches dans ce tour préliminaire, il faut rester les pieds sur terre: le Portugal a gagné l'Euro 2016, pas la Suisse."

Mardi prochain se jouera la "finalissima" à Lisbonne. Comment l'aborderez-vous ?

"Comme un match qui peut couronner une année exceptionnelle. Face aux Champions d'Europe en titre de surcroît. Comment ne pas rêver de disputer une telle rencontre !"

 

 

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