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Feu vert aux réformes

Sur fond de consensus et de compromis, les députés neuchâtelois ont accepté hier le budget 2007 de l'Etat. La passe d'armes risque d'être moins courtoise lors de l'examen du budget 2008 On l'avait surnommé le «budget de tous les dangers», présenté comme le plus difficile de toute la législature. Le budget 2007 a finalement passé la rampe avec aisance, par 92 voix contre 10 (les six popistes et Solidarités, auxquels se sont joints trois députés de droite). Avec 43,2 millions d'excédent de charges, il est conforme au frein à l'endettement, qui limite le déficit à 3% des revenus.

07 déc. 2006, 12:00

Question chiffres, l'Etat fonctionnera en 2007 avec 1785,4 millions. Il table sur 1742,2 millions de recettes.

«Un maximum de déficit n'est pas un maximum à atteindre»

Le résultat du vote final cache pourtant les gros compromis que gauche et droite ont dû consentir pour arriver au consensus. Car au-delà d'un déficit supérieur à 3%, la majorité qualifiée des trois cinquièmes est requise pour adopter le budget. Ce qui oblige à s'en tenir au strict nécessaire. Pas de dépenses superflues. Ce frein à l'endettement est diversement apprécié. La discussion sur l'entrée en matière a permis de s'en apercevoir.

Opinions croisées

Selon le radical Jean-Bernard Wälti, président de la commission de gestion et des finances, «un maximum de déficit n'est pas un maximum à atteindre». Entendu que la santé des finances cantonales peut l'emporter sur d'autres priorités, quitte à faire des déçus.

Pour le Vert Patrick Erard au contraire, le frein à l'endettement est «un corset qui nous donne une jolie silhouette, mais que de souffrances!» «Un instrument de blocage» dont la fonction publique subit les conséquences en fournissant le gros des efforts de restructuration de l'Etat. «La gauche est au pouvoir, mais jamais telle expression n'a été autant galvaudée. C'est la droite qui mène le bal!», dénonce-t-il.

Côté libéral, si Laurent Amez-Droz se félicite «que le gouvernement cherche à restructurer l'administration et n'hésite pas à revoir son fonctionnement», il déplore que la diminution du personnel soit en partie compensée par des hausses salariales. «1,13%, c'est enviable par rapport à une entreprise du secteur privé.»

A chaque groupe ses déceptions. Pour les socialistes, dans les domaines de la santé, du social et de la culture, «on flirte avec les limites», concède Jean-Nat Karakash.

«C'est la droite qui mène le bal!»

Lequel ne cache pas sa «forte inquiétude». Le PS s'est pourtant engagé sur le chemin du consensus. «Loin d'être idéal», mais «propice à la poursuite des réformes.»

Quant à l'UDC, elle dénonce «des réformes en deçà de ce que nous pouvions espérer». Et Hugues Bertrand Chantraine de rappeler que lors de son avènement, le gouvernement avait annoncé qu'il n'y aurait «pas de tabous» en matière de restructuration.

Seule la députée de Solidarités a contesté l'entrée en matière. Par la suite, ainsi qu'ils l'avaient annoncé après l'échec de la proposition PopVertsSol de reconduction de l'impôt sur la fortune, POP et Solidarités ont refusé le budget. Quant aux Verts, ils suivaient leur conseiller d'Etat. / DJY

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