On est passé près de la catastrophe. L'UDC et une partie de la droite ont préféré jeter l'eau du bain avec le bébé plutôt que d'accepter une concession dont l'impact est tout simplement minime sur le résultat des comptes 2008 du canton de Neuchâtel. L'aile dure du PLR et les démocrates du centre avaient décidé qu'on ne toucherait pas aux comptes de l'Etat, qui bouclaient cette année sur un excédent de revenu net de 14,6 millions de francs. Soustraire 600 000 francs de ce boni pour les mettre à disposition de la culture est apparu tout simplement insupportable à ces 35 députés de droite. Ils ont donc préféré prendre le risque de tout renvoyer, de priver le canton de Neuchâtel de son plan de relance de 35 millions de francs, alors que tout le monde convient qu'il est urgent d'agir en faveur de l'économie pour tenter de mettre du baume sur la crise financière planétaire. Les élus UDC ont refusé cette attribution par principe, et les quelques PLR parce que ces 600 000 francs seront forcément dépensés... Ce moment de clairvoyance a fait long feu. Même les mises en garde du Conseil d'Etat faisant appel au bon sens des élus se sont heurtées à l'hermétisme du mur dressé par cette frange opposée à l'amendement socialiste. Non, c'est non. Quelles qu'en soient les conséquences pour la population, ont-ils décidé. Les élections sont à la porte, d'accord. Mais prendre un tel pari pour un si petit montant ne manque pas de surprendre. L'espoir et la volonté de renverser la double majorité de gauche auraient-ils aveuglé ces édiles? Le plus grave serait qu'entre inconscience et irresponsabilité, ils n'aient pu se décider.