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Elle chante le blues

A Neuchâtel, l?actrice espagnole Victoria Abril a envoûté le théatre du Passage avec son blues... brésilien. Belle et généreuse Victoria Abril chante. L'actrice chante. A moins que ce ne soit la chanteuse qui ait fait l'actrice pendant toutes ces années. Après plus d'une centaine de films et être devenue l'égérie du réalisateur Pedro Almodovar, l'actrice madrilène prend un nouveau souffle en interprétant des titres de bossa nova, «sorte de blues brésilien» comme elle le définit.

12 nov. 2006, 12:00

Mercredi au théâtre du Passage de Neuchâtel, Victoria Abril retrouvait le public suisse pour entamer sa deuxième année de tournée et après avoir vu son premier album devenir disque d'or. «Je vous ai concocté un menu dégustation de bassa nova, qui chante en cadence les carences de l'âme et du coeur» dit-elle en entrant.

Elle veut chanter depuis trente ans

L'album s'intitule «Pucheros», (marmite en espagnol), «la marmite dans laquelle mon envie de chanter a mijoté pendant trente ans». Car si Victoria crève l'écran par sa spontanéité et sa sensualité, il en est de même sur scène. Elle fait son entrée dans une robe lamée argent, largement fendue, une couronne de fleurs rouges dans les cheveux rappelant le carmin de ses ongles et de sa bouche. Elle pose sa voix, presque timidement, presque tristement avant que ses yeux ne pétillent à nouveau et qu'elle s'enflamme jusqu'à ne plus pouvoir sortir de scène.

Elle fera deux rappels avec ses musiciens, dansant avec grâce dans les bras de son saxophoniste, juste après s'être empêtrée dans sa robe longue. Le public a accompagné Victoria Abril dans sa spontanéité, au point de chanter avec elle «Vous l'avez mérité».

En artiste sensible, elle balance entre la nostalgie incurable de la saudade, chant portugais pleurant l'impossible retour, et la légèreté d'une reprise de Brassens. Malicieuse, après avoir fait rire jaune les hommes de l'assistance avec «95 fois sur 100», elle glisse «tant de vérité dans une si courte chanson».

La proximité retrouvée

Elle aime la scène, cherche le contact visuel, parle et explique ses chansons au public. Peut-être est-ce cette proximité qui lui manquait dans le cinéma. Ses musiciens, tous d'Amérique latine, sont excellents. Et elle leur laisse leur juste place, les encourageant, replaçant un micro d'un geste presque maternel, humble à tout le moins. Loin des caprices de star, Victoria Abril est bien une chanteuse et pas des moindres. / AUC

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