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Edipresse lâche Publicitas et vendra lui-même sa pub

Dès 2010, Edipresse va traiter lui-même le marché publicitaire pour ses titres suisses. Cette décision entraînera la suppression d'une centaine d'emplois chez Publicitas. Une partie du personnel pourrait être réengagé par Edipresse.

03 mars 2009, 11:25

Edipresse est actuellement un client important de Publicitas. Sur l'Arc lémanique, la régie publicitaire travaille à 85-90% pour le groupe lausannois: «Nous étions pratiquement une unité dédiée à Edipresse», explique Patrick Cuénoud, directeur de Publicitas Suisse romande.

Dès le 1er janvier 2010, l'éditeur lausannois va étendre les activités de sa propre régie Edipub qui s'occupe pour l'heure uniquement de ses magazines. Elle passera d'une vingtaine à une centaine de collaborateurs pour un chiffre d'affaires annuel entre 180 et 200 millions contre 30 millions actuellement. Publicitas était jusqu'ici la régie exclusive du premier éditeur romand. Mais tout contact avec Publicitas n'est pas coupé. La collaboration prendra la forme d'une commercialisation des titres d'Edipresse («Le Matin», «Tribune de Genève» et «24 heures» notamment) sur une base non exclusive. «Je n'exclus pas qu'ils apportent à l'avenir la moitié du chiffre d'affaires», selon Théo Bouchat, directeur d'Edipresse Suisse.

Cette décision, prise après 18 mois de tractations, oblige Publicitas à se restructurer sur l'Arc lémanique. Ses sites de Lausanne et de Genève emploient actuellement 140 personnes. Ils ne compteront plus qu'une quarantaine de collaborateurs en 2010.

Ces postes biffés s'ajoutent aux 250 suppressions d'emplois, dont 50 licenciements, annoncés en novembre pour l'ensemble du groupe. Patrick Cuénoud est persuadé qu'une bonne partie des ex-employés de Publicitas retrouveront un emploi chez Edipresse. «Nous avons conclu un gentleman's agreement pour faciliter ce transfert.»

En faisant de l'autorégie, Edipresse espère dégager des économies. «Mais nous ne le faisons pas que pour l'argent. Il y a aussi des raisons stratégiques. Le marché souhaite avoir des contacts plus directs avec les éditeurs», a ajouté Théo Bouchat. Ringier, par exemple, pratique déjà l'autorégie. Chez Publicitas, on doute que les économies puissent être importantes. «En cette période de déflation publicitaire, les charges fixes vont désormais se retrouver chez eux», a glissé Patrick Cuénoud.

La chute des rentrées publicitaires se poursuit en 2009. C'est du «jamais vu» dans la branche, selon Patrick Cuénoud. «La publicité commerciale, mais aussi les offres d'emploi sont en chute libre. En janvier-février, le recul cumulé de la publicité s'élève à 25 à 30%», a-t-il ajouté.

La décision d'Edipresse sera-t-elle suivie par d'autres éditeurs? A Neuchâtel en tout cas, SNP Société neuchâteloise de presse, éditrice de «L'Express», «L'Impartial» et du «Courrier neuchâtelois» n'en a pas l'intention. «Nous sommes satisfaits de la collaboration que nous avons depuis de nombreuses années avec Publicitas», explique Jacques Richard, l'administrateur-délégué. /ats-réd

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