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Deux as du coup de gueule: Sylvio Bernasconi

FOOTBALL - COUPE DE SUISSE J-2 - Le président du FC Sion et son homologue – sortant – de NE Xamax sont très proches l'un de l'autre. Seuls les résultats les différencient...

27 mai 2011, 11:39

SON PARCOURS

Lorsqu'il a repris Neuchâtel Xamax, en 2005, Sylvio Bernasconi admettait volontiers ne rien connaître au football. A défaut d'être un homme de terrain, il aura appris à découvrir le milieu et ses habitudes.

SA RÉUSSITE PROFESSIONNELLE

L'entrepreneur Bernasconi, à la tête d'une société de génie civile, emploie plus de 400 personnes. Impliqué dans la construction de la Maladière, il a réellement pris conscience des difficultés du club alors qu'il contrôlait l'évolution du chantier. «Plus il sortait de terre, plus Xamax allait mal», témoignait-il dans «24 Heures.» «Xamax ne restera pas ma maîtresse éternellement. Je ne mettrai pas mon entreprise en danger pour le club», assurait-il en 2005.

SA RÉUSSITE SPORTIVE

En six ans, Sylvio Bernasconi admet avoir mis beaucoup d'argent de sa poche dans le club. Dix millions, c'est le chiffre qui circule régulièrement. «C'est beaucoup d'argent pour peu de résultats», convient-il. Hormis une promotion en Super League, il n'a rien gagné. «Constantin, de temps en temps, il gagne une Coupe, tandis que moi, je ne fais rien du tout.»

SES COMBATS

Durant l'été dernier, Sylvio Bernasconi, excédé par quelques décisions arbitrales, s'est joint à Christian Constantin pour dénoncer une fronde anti-Romands. Ils ont demandé des arbitres étrangers. En vain. «Je mets du fric pour me faire démolir par des gars qui n'en ont rien à foutre», a déclaré l'entrepreneur neuchâtelois. «Vous les croyez neutres? Vous rigolez? C'est plus facile de s'en prendre à Besle que d'oser attaquer le seigneur Yakin.»
Sylvio Bernasconi a aussi mené un combat politique contre les frais de sécurité à l'extérieur du stade facturés à Neuchâtel Xamax et la taxe sur les spectacles. Des coûts de plusieurs centaines de milliers de francs par année. Il est allé jusqu'au Tribunal fédéral, où il a été débouté. Sylvio Bernasconi avait déjà menacé de démissionner en raison de cette discrimination vis-à-vis d'autres clubs en Suisse et d'autres manifestations.

LES ENTRAÎNEURS

Certes, il n'a pas le palmarès de son homologue valaisan. Il n'empêche que Sylvio Bernasconi n'est pas loin de lui faire de l'ombre. C'est un point commun qu'il partage avec Christian Constantin. En six ans, il a limogé neuf entraîneurs. Bernard Challandes, cette saison, est le troisième coach à s'asseoir sur le banc. Alors, impatient aussi, Sylvio Bernasconi? «Il aime quand les choses vont vite», nous susurre-t-on.

LES CRITIQUES

Il n'est pas épargné non plus par la vox populi, à plus forte raison qu'il n'obtient aucun résultat. La vente de son club à des investisseurs tchétchènes a ravivé les remarques acerbes. «Les critiques, c'est comme les gouttes sur la plume d'un canard, ça passe dessus.» Reste que ces derniers temps, ceux qui le côtoient l'ont trouvé de plus en plus las. «Il a surtout souffert de la comparaison avec Gilbert Facchinetti», nous assure-t-on. «La vente de son club, c'est un poids en moins pour lui.»

L'ARGENT

Il n'est guère plus disert sur la question que son vis-à-vis sédunois. «J'ai donné beaucoup, beaucoup», avouait-il récemment à «20 minutes». «Mais dans ce pays, on n'aime pas ceux qui réussissent. Alors je préfère ne pas donner de chiffres pour ne pas en énerver quelques-uns.» Tout juste a-t-il consenti, lors de sa prise de pouvoir, avoir mis 1,5 million pour effacer les dettes du passé et largement contribué à l'augmentation sensible du capital-actions. Grâce au nouveau stade, Sylvio Bernasconi a pu doubler le budget du club. «C'est un bel outil, mais il occasionne de gros coûts fixes», nuance Alexandre Rey.

En privé, il a un côté bien moins «bling-bling» que son rival.

SES DÉCLARATIONS

Sylvio Bernasconi n'est pas en reste non plus. Ainsi, il a heurté beaucoup de personnes en affirmant récemment dans «L'Express» et «L'Impartial»: «Moi, je me fous de la méfiance des gens (réd: vis-à-vis de Bulat Chagaev). Ils n'ont pas d'argent, il faut qu'ils ferment leur gueule.» A en croire un observateur neuchâtelois, cette phrase a engendré un tollé dans la région, jusque dans les instances politiques. A propos, le président de Neuchâtel Xamax n'est-il pas souvent tenté de «faire du Constantin»? «Non, il a sa propre personnalité», assure Alexandre Rey, qui le côtoie au quotidien. «Il ne connaît pas la langue de bois, il dit les choses cash. Il a toujours été ainsi. Lui et Constantin, ce sont des sanguins.»

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