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Des truites seront analysées mais les pêcheurs dédramatisent

Des truites de rivières neuchâteloises vont être analysées prochainement. L'Etat veut savoir s'il existe des contaminations au PCB. Même si c'était le cas, les pêcheurs ne voudraient pas être privés de leur hobby. Des truites vont être capturées début mars par des gardes-faune sur une dizaine de portions de l'Areuse, du Seyon et du Doubs. Elles seront analysées par un laboratoire bernois. Les dix sites en question, déterminés par le Service de la protection de l'environnement, pourraient avoir été pollués au PCB (polychlorobiphènyles) par d'anciennes décharges proches des rivières.

22 févr. 2008, 12:00

«Nous n'avons aucune trace concrète de pollution, mais nous voulons nous assurer de la situation», commente le conseiller d'Etat Fernand Cuche, qui a annoncé ces contrôles mardi au Grand Conseil. «Les analyses nous permettront d'évaluer le risque et de décider d'éventuelles restrictions.»

Il faut dire que des traces de PCB ont été mises au jour ces dernières semaines dans la Birse. Le canton du Jura y a interdit la pêche et les autorités bernoises y analysent actuellement des truites.

«Si l'on découvre un taux trop élevé de PCB dans les poissons, il faudra avertir les pêcheurs, comme on avertit les fumeurs des dangers de la cigarette. Mais nous espérons que l'Etat ne fermera pas la pêche, ce qui serait idiot, car on n'interdit pas non plus la cigarette», réagit Laurent Giroud, président de la Fédération neuchâteloise des pêcheurs en rivière. Celle-ci a accueilli Fernand Cuche, samedi dernier, lors de son assemblée.

«Ça fait des années qu'on sait que ces résidus sont là», précise le pêcheur. Le WWF avait effectivement lancé un cri d'alarme national en 1990 déjà. Une étude de l'Office fédéral de l'environnement montrait que la concentration de PCB dans les rivières suisses pouvait en partie expliquer la disparition de la loutre. La fertilité de ces carnivores aurait été amenuisée par le PCB contenu dans les poissons qu'ils dévorent en quantité.

«Il ne s'est pas fait grand-chose depuis», constate la géologue Catherine Martinson, au WWF «La difficulté pour faire bouger les autorités c'est qu'avec ce type de polluants sournois, certaines espèces de l'écosystème disparaissent à long terme mais qu'on ne voit pas tout à coup des poissons flottant ventre en l'air.»

Ces organochlorés étaient utilisés jadis dans l'industrie, dans certaines huiles de refroidissement ou comme additif du papier et des synthétiques. Ils sont interdits en Suisse depuis 1986, mais très lents à s'évacuer du sol. Le WWF espère que l'avènement de cadastres des sites pollués permettra désormais d'en décontaminer certains. Le Grand Conseil neuchâtelois a d'ailleurs donné son accord de principe, mardi, à l'assainissement des décharges présentant la plus grande urgence. /AXB

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