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Des solutions face à la pénurie de personnel soignant

Alors que la Suisse souffre d’une pénurie de personnel soignant, la Haute Ecole Arc Santé fait son possible pour attirer de nouveaux étudiants et offrir un suivi aux diplômés, de manière à éviter les abandons de carrière.

19 févr. 2020, 05:30
Les observateurs estiment que 45% des infirmiers-ères ne terminent pas leur carrière dans cette profession.

La Suisse souffre d’un manque de personnel soignant. «Une grande partie des employés proviennent de pays tiers, note Brigitte Bachelard, directrice générale de la Haute Ecole Arc. Cela traduit une insuffisance d’individus formés ici. Selon l’Observatoire suisse de la santé (OBSAN), le nombre total de diplômés en soins infirmiers (ES et HES) s’élèverait à 2600 par an, ce qui couvrirait seulement la moitié des besoins du pays.»

Stratégie de soutien

Une situation qui pousse inévitablement à recourir à de la main-d’œuvre étrangère et qui conduit à l’effet domino observé ces dix dernières années: «La Suisse recrute dans des régions limitrophes comme la France, qui elle-même engage ensuite du personnel soignant d’autres pays d’Europe, notamment l’Espagne ou le Portugal».

L’OBSAN estime que plus de 45% des infirmiers-ères ne terminent pas leur carrière dans cette profession. En cause: les conditions d’emploi, mais également la valorisation du métier. «Le premier facteur de départ est l’identification trop faible à la profession, explique Olivier Schirlin, responsable de la filière en soins infirmiers de la HE-ARC Santé; le deuxième, le besoin de plus de temps pour la vie privée – dans cette profession où le personnel est à 90% féminin.»

Il est possible de répondre à cette pénurie par trois axes: la formation, le recrutement et la fidélisation/sécurisation des carrières. Concernée par cette problématique, la HE-ARC Santé a mis en œuvre différentes stratégies. Un travail de communication en amont, premièrement: «Nous pratiquons une communication forte au niveau secondaire pour orienter les élèves vers le domaine de la santé, de manière large, précise Olivier Schirlin. Durant la formation, ensuite, au niveau initial mais également au moment de la formation continue.»

Immersion

Pour répondre aux exigences de la première, le cursus Bachelor en soins infirmiers comporte un important dispositif de formation pratique, en alternance avec la formation théorique. Il prend la forme de deux périodes d’immersion par année directement sur les terrains professionnels, d’une durée de six à huit semaines dans des institutions sociosanitaires de l’Arc jurassien – complétées par des laboratoires d’activités cliniques ou d’autres modalités pédagogiques au sein de la haute école. «Cela amène les étudiants à être au plus près des terrains d’intervention et davantage connaître le milieu dans lequel ils vont évoluer.»

Ainsi, la collaboration et le travail d’équipe, les horaires irréguliers ou encore le rythme de travail ne les surprennent plus. Des moyens sont également déployés pour offrir aux étudiants des conditions favorables de réussite, tels que le mentorat ou le tutorat, ou encore un accompagnement pédagogique spécifique à leurs besoins.

La haute école se sent également responsable de leur bonne insertion, après l’embauche, puisque c’est au cours des cinq premières années d’exercice que la plupart des diplômés quittent la carrière. Ainsi la HE-ARC Santé a mis en place tout un programme d’intégration avec une institution jurassienne majeure. Un autre est en cours de création auprès d’une institution neuchâteloise.

Prévenir le burn-out

La haute école articule également ses efforts autour de la formation continue, à travers toute une panoplie de modules certifiants telles que des CAS (Certificate of Advanced Studies) ou DAS (Diplome of Advanced Studies). La filière Santé a formé plus de 1500 professionnels de la santé et du social.

Quant à la recherche appliquée et du développement, la question de la pénurie de personnel est également présente. Le projet Strain par exemple, a pour but de mesurer les facteurs de stress, afin de prévenir le burn-out.

Sandra Hildebrandt

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