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«Des pensées à tricoter», l’air du temps d’Anouchka Wittwer

Les loisirs créatifs, ça peut aider à se cultiver sans trop d’efforts. Découvrez l’«Air du temps» d’Anouchka Wittwer.

21 oct. 2020, 05:30
AirDutemps-AnouchkaWittwer

Bien calée entre deux coussins, assise en tailleur sur mon canapé, je tricote. Ce n’est pas un truc qui arrive souvent, généralement ça me prend dès les premiers frimas qui annoncent la fin des journées ensoleillées, qu’on ne reverra pas à Neuchâtel avant avril. Les Chaux-de-Fonniers qui rigolent, je vous entends. Et c’est encore plus rare que la motivation me porte jusqu’au bout de l’ouvrage.

Un thé sur la table du salon, mon téléphone à côté, j’en profite pour écouter ces podcasts laissés à l’abandon dans le tiroir mental du «je m’y intéresserai un jour». Un bon subterfuge: ça permet de se concentrer sur quelque chose qui rendra le geste des aiguilles presque machinal.

Dans mon salon, je ne suis plus seule, nous sommes trois, quatre, parfois cinq. Je convie des experts, des philosophes, des historiennes, des chercheuses en sciences sociales ou des journalistes à me conter une histoire.

J’apprends qu’Istanbul, en 1910, a déporté tous ses chiens errants sur une île, qu’un fermier a hypothéqué sa maison pour payer la caution d’Angela Davis – 60 000 dollars, quand même – jetée en prison pour une fausse accusation de meurtre, que la paternité est valorisée en entreprise et transforme magiquement les hommes en personnes vues comme responsables et sérieuses (contrairement aux femmes qui en pâtissent), que les poux se sont tellement bien adaptés aux humains qu’ils meurent s’ils ne sont pas sur nos têtes.

Des dizaines d’heures plus tard, j’avais une écharpe (et une grosse envie de silence, avouons-le). Moralité? La culture, ça tient hyperchaud. Les Chaux-de-Fonniers, ça pourrait vous servir pour les quatre prochains mois.

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