De nombreux Neuchâtelois coincés

Coincées sur leur lieu de vacances, des familles neuchâteloises vont manquer la rentrée scolaire, ce matin, en raison de la fermeture de l'espace aérien suisse. Hommes et femmes d'affaires neuchâtelois subissent aussi les caprices du ciel. Mais dans les écoles, les enseignants absents devraient être remplacés sans problème. Tour d'horizon.

19 avr. 2010, 11:44

Combien de familles neuchâteloises ne seront pas de retour ce matin pour la rentrée scolaire, sachant que l'espace aérien suisse reste bouclé au moins jusqu'à 14h cet après-midi? Difficile à estimer: les grandes agences de voyage suisses ne renseignent pas sur la provenance de leurs clients: «La chose la plus importante est pour l'instant d'organiser les hôtels aux destinations pour nos clients ou le transport de retour», explique le porte-parole de Kuoni, qui s'occupe pour cette fin de semaine de 2100 clients suisses.

Quant à la principale agence de voyage neuchâteloise, Croisitour, son patron Michel-André Ryser est… bloqué à Chypre, en voyage d'affaires! «Je devais rentrer ce matin, mais ayant appris la fermeture du ciel suisse, je suis resté à l'hôtel. J'attends de voir ce que les compagnies décideront», explique-t-il, plutôt zen. «Que peut-on faire d'autre? En 30 ans de métier, c'est la première fois que je vis cela».

Sans avoir de chiffre précis en mains - il reste en contact régulier avec les différents bureaux de Croisitour - il sait que de nombreuses familles neuchâteloises ne seront pas de retour ce lundi: «Des gens sont à Singapour, à Bangkok, à Rio, on en a partout dans le monde. Certains ont eu la chance de pouvoir rester dans leur hôtel, notamment des clients ayant réservé un forfait complet, mais c'est sûr que d'autres ont dû passer la nuit à l'aéroport. On dit par exemple qu'à Singapour, il n'y a plus une chambre d'hôtel disponible…»

La responsable du bureau Croisitour de Neuchâtel, Béatrice Bassi, n'a cependant pas encore été confrontée à une vague de téléphones inquiets. «Cela viendra peut-être demain (réd: ce matin) si la fermeture de l'espace aérien suisse se prolonge. Nous avons beaucoup de clients partis au chaud, en Tunisie, en Egypte ou ailleurs, et qui devaient rentrer ce week-end», indique-t-elle. Le département des voyages d'affaires de la société neuchâteloise a dû quant à lui jongler avec les divers moyens de transports encore disponibles (ou indisponibles…), pour tenter de satisfaire des hommes d'affaires obligés de quitter ou de rejoindre Neuchâtel. Avec, parfois, des tarifs ferroviaires indécents: un billet de train Paris-Londres, par exemple, a été facturé 780 francs. Et là, au moins, il y avait une place dans le train…

Selon les responsables de Croisitour, les voyageurs munis d'un livret ETI ou ayant conclu une assurance annulation devraient voir leurs frais supplémentaires pris en charge, les cas de force majeure étant assurés par les principales compagnies d'assurance. /FRK