Ainsi, nos gens de Berne planchent sur la réglementation stricte de produits de phoque en Suisse. Merveilleux sens des priorités, quand la constitution d'une commission d'enquête parlementaire sur l'UBS est repoussée aux calendes grecques. Le phoque n'est pourtant pas une espèce menacée sur territoire helvétique, même au zoo de Bâle. Et le salami de blanchon n'a jamais occupé les têtes de gondoles chez Migros. La décision génère néanmoins quelques réminiscences personnelles. Marmot, je me souviens des chasseurs canadiens, trucidant dans le Grand Nord ces petites boules de poils blancs. Leur sang maculait la banquise. Celui de Brigitte Bardot n'avait fait qu'un tour. L'égérie de tout ce qui galope, pépie ou coasse avait sauvagement milité pour la fin du massacre. Du haut de mes trois pommes, je soutenais la cause en bavant sur mon doudou bébé phoque. Une peluche certainement fabriquée dans une usine insalubre par des enfants chinois. Mais eux n'étaient pas en voie d'extinction. Il n'empêche. L'étrange sollicitude parlementaire pour la faune étrangère interpelle, lorsque loups ou lynx indigènes sont flingués sans sommations. Ainsi en a-t-il été du barbarement nommé JJ2. De retour dans les Grisons après un siècle, le plantigrade a été descendu pour s'être trop approché de la civilisation. Ah, on me susurre qu'une loi contre l'éradication du dodo serait en gestation. Garantie sans oppositions. L'étrange oiseau n'a jamais mis les pattes en Suisse et le dernier a disparu en 1681.