Si ça ne tenait qu'à moi, on en serait encore au vinyle et à la minicassette. Pour les as du marketing, je ne suis de loin pas un pionnier. Est-ce par paresse ou par affectation que je suis devenu cet anti-geek, ce traîne-savates de la technologie? Je ne sais Quand je m'adapte enfin à une évolution technique, c'est pile poil quand elle devient obsolète. Je me suis mis au CD quand tout un chacun téléchargeait déjà comme des bêtes; je cherche encore un lecteur de disquettes pour mon nouvel ordi et j'attends sans doute le MP 26 pour me plugger des écouteurs dans l'esgourde interne. Voilà peu, j'ai donc découvert la clé USB (alors que j'aurai voulu la clé de l'UBS) et je lis dans les gazettes qu'il va bientôt falloir en adopter une car elles sont en voie de disparition. Place au «cloud computing». Le must du nomadisme informatique. Votre mémoire stockée virtuellement je ne sais où ni comment. C'est dingue non? Vous vous équipez chèrement en appareils vides pour vous brancher moyennant finance sur ce qui est à vous, ailleurs. Cette société matérialiste qui dématérialise à fond la caisse sans oublier de prendre sa pincée vient maintenant me polluer ce qu'il me restait de poésie.
Parce que moi, j'ai souvent, j'ai vraiment, la tête dans les nuages. C'est là que je planque gratos mon stock d'utopies.
