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Dans la rue contre Ymago

Près de 250 personnes ont manifesté hier à la gare de Neuchâtel pour s'opposer au plan de restructuration de La Poste, qui prévoit le déclassement de 1500 offices postaux. La direction «regrette» «Nous devons nous préparer au conflit. Nous n'admettons pas que le milliard de bénéfice de La Poste ne serve qu'à alimenter les caisses de la Confédération et à préparer une entrée en bourse!»

28 nov. 2006, 12:00

Ils ne sont pas contents, les employés de La Poste. Par la voix du président du Syndicat de la communication, Christian Levrat, ils l'ont fait savoir hier, devant la gare de Neuchâtel, où 250 personnes s'étaient réunies pour s'opposer au projet Ymago de redimensionnement du réseau. Des manifs similaires étaient organisées à Lucerne et à Lugano.

Ce qui choque? D'abord, la suppression annoncée de 500 postes en deux ans: le syndicat exige qu'elle se fasse sans licenciement. Ensuite, les conséquences salariales qui vont découler du déclassement de 1500 offices. «Il y aura des baisses de salaire comprises entre 600 et 1500 francs par mois», explique Daniel Kramer, qui est responsable de l'office de Saint-Aubin-Sauges. Dans la foule, coiffé de la casquette blanche du syndicat, il est déterminé à défendre sa profession: «Cela fait dix ans que nous subissons des restructurations. Et nous n'acceptons pas qu'elles se fassent sur le dos du personnel.»

Jusqu'à la grève?

Daniel Kramer ira le dire lui-même à Berne, le 5 décembre: il fait partie de la délégation chargée de négocier avec le géant jaune. Le syndicat pourrait-il aller jusqu'à la grève? «Tout dépendra de l'attitude future de La Poste envers son personnel», martèle Jean-Marc Borgeat, responsable du syndicat dans l'Arc jurassien.

La Poste, de son côté, a dit hier regretter ces manifestations: «D'autant que les négociations n'ont pas encore commencé, relève le porte-parole Laurent Widmer. On est prêt à négocier autour d'une table, pas dans la rue. Et concernant Ymago, il est nécessaire que La Poste s'adapte aux changements dans les habitudes des usagers et se réorganise tout en restant proche de sa clientèle.» Et de donner quelques exemples de ce souci de proximité, y compris dans les régions périphériques: «Le service à domicile permet à des personnes âgées de recevoir le facteur à leur domicile et d'effectuer leurs paiements dans leur salon.»

«Méthodes de gangsters»

Mais le Syndicat de la communication reste persuadé que La Poste va vers de nouveaux démantèlements: «Nous nous opposons à cette vision où l'usager est prié d'habiter dans un grand centre urbain», tonne encore Christian Levrat. De sa tribune improvisée, le conseiller national fribourgeois dénonce ce qu'il qualifie de «méthodes de gangsters».

Auparavant, les drapeaux du SEV, le syndicat des transports, s'étaient joints à la foule. Le président du SEV, le Jurassien Pierre-Alain Gentil, lui aussi parlementaire, en avait profité pour rappeler que le personnel des transports était également face à une situation difficile, en train de négocier une nouvelle CCT. «La Poste et les CFF n'appartiennent ni à Gygi, ni à Weibel. Ils appartiennent à tout le monde!» Et tout le monde d'applaudir... / FRK

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