Mohamed Fayssal est Palestinien. Autant dire qu'il est de nulle part, puisque la Palestine n'est pas un Etat reconnu par la Suisse. Et pourtant, la Palestine, il n'y est pas né, n'y est jamais allé. Mohamed Fayssal est requérant d'asile. «De troisième génération, dit-il, un brin désabusé, et mes enfants représentent la quatrième!»
La Journée des réfugiés, organisée sur le plan national le samedi 17 juin prochain, doit servir à cela: faire prendre conscience de la réalité que vivent les communautés étrangères, que ce soit sur leur terre d'origine ou dans leur pays d'accueil. Mais après plus de vingt ans de présence au centre-ville de Neuchâtel, dans le brouhaha des commissions du samedi, les organisateurs ont voulu donner un nouveau souffle à la manifestation. Une manière de dépasser, sans pour autant l'oublier, le côté sympa et exotique, mais un peu superficiel, des stands où les bibelots africains côtoient les spécialités culinaires albanaises.
«Nous avons choisi de mettre sur pied un Café des migrations, ceci dans le cadre de Neuchàtoi, explique Hubert Péquignot, directeur de Caritas à Neuchâtel. L'idée étant de réfléchir ensemble sur les migrations». Il y aura de la nourriture et de la musique, bien sûr, mais aussi des témoignages de migrants et de Neuchâtelois de divers horizons.
On y trouvera entre autres une chanteuse (Florence Chitacumbi), un basketteur (Jon Fergusson) ou un patron (Laurent Perrin). Le journaliste Alexandre Caldara lira des textes illustrant le multiple visage de la migration, et la soirée se poursuivra dans la bonne humeur...
Le samedi, la Journée des réfugiés réunira devant le temple du Bas une kyrielle de stands, ceci sous la houlette de l'équipe des marchés de l'Univers. Quatorze communautés et associations étrangères s'y présenteront. Une manière de sensibiliser le public à l'enjeu des votations sur l'asile du 24 septembre prochain. «Il faut que les gens sachent qui nous sommes, ce que nous vivons, conclut Mohamed Fayssal. On ne peut pas raconter toute une vie en dix minutes...» / FRK
Café des migrations, jeudi 15 juin, dès 18h, restaurant Max et Meuron, passage Max-de-Meuron 4, Neuchâtel.
Journée des réfugiés, samedi 17 juin, place Coquillon, Neuchâtel