Si la décision, et la destination, peuvent surprendre, Christophe Moulin sait où il va et trépigne. «Quand j'ai pris la décision de ne pas poursuivre l'aventure xamaxienne, je ne savais pas de quoi mon avenir serait fait, concède-t-il. J'ai découvert ce poste via internet. Dans un premier temps, j'ai dû postuler à la postulation. Ensuite, la fédération m'a demandé de présenter un concept de développement pour le football. - Il ne s'agira pas seulement de former les jeunes, mais également les entraîneurs. - Je suis ensuite allé le présenter et le défendre à Belfast.»
C'est là que le Neuchâtelois a fait la différence. Restait à savoir plus précisément dans quoi il s'embarquait, également au niveau privé. «Nous avons quatre enfants et le but n'était pas de partir la fleur au fusil, reprend-il. Nous sommes allés en repérages avec mon épouse, qui est emballée par ce projet. L'Irlande du Nord est le deuxième pays le plus sûr au monde derrière le Japon. Par ailleurs, il ne cesse de se développer. Nous allons vivre dans une ville d'une quinzaine de milliers d'habitants, où nous pouvons nous promener en famille sans soucis, qui plus est au coeur de paysages magnifiques. Ma famille sera à l'aise, c'était la condition principale à mon départ en Irlande. Si la destination est un peu «exotique», elle est toutefois raisonnable et Genève n'est qu'à deux heures d'avion.»
Mais qu'on ne s'y trompe pas, c'est bel et bien le football qui conduit la famille Moulin sur l'île verdoyante. «Quand j'ai commencé à entraîner, j'avais un but et un rêve. Le but était de devenir professionnel et le rêve d'exercer à l'étranger, si possible dans le secteur de la formation, convient Christophe Moulin. Je bénéficie réellement d'une opportunité magnifique pour ma carrière. Je vais pouvoir assouvir ma passion dans un vrai pays de football. J'ai vu beaucoup de choses à Neuchâtel Xamax. J'ai touché à tout et cela m'a bien servi pour obtenir ce poste. Mais j'avais envie de plus. Je suis un inconditionnel de la culture britannique et je prends cette expérience comme la suite de ma progression en tant qu'entraîneur.»
Et Christophe Moulin sait qu'il aura tout à prouver. «Je me réjouis de côtoyer d'autres personnes, d'autres philosophies. Je serai l'inconnu et je ne serai donc pas jugé sur des ouï-dire ou d'éventuelles relations. Je serai totalement neuf et devrai faire mon trou.»
Pour progresser, un contrat de deux ans satisfait pleinement le formateur. «La première année sera faite de découvertes et la deuxième sera réellement la mise en pratique du travail» enchaîne encore Christophe Moulin qui, le cas échéant, ne mettra surtout pas les pieds contre le mur si l'aventure devait se prolonger. / EPE