- «Bonjour Monsieur, vous êtes le journaliste?»
- «Bonjour! Oui, en effet. Pourquoi?»
- «Puis-je vous serrer la main? Vous êtes le premier que je rencontre en personne…»
C’était il y a deux ans. J’arrivais sur un lieu de reportage lorsque cet homme, la cinquantaine bien entamée, s’est approché de moi. A cette époque, j’avais à peine 24 ans et une petite trentaine d’articles à mon actif. J’étais loin de m’imaginer que rencontrer un journaliste était un événement si particulier.
Ce souvenir m’est revenu à l’esprit à la lecture du rapport annuel de Reporters sans frontières (RSF) sur la liberté de la presse, publié fin avril. En 2020, la Suisse (10e) a perdu deux places dans ce classement. RSF relève notamment des insultes, des menaces ou encore des violences physiques en augmentation.
Je n’ai heureusement jamais été agressé. L’échange avec cet homme avait été tout à fait courtois. Cependant, je comprends chaque jour à quel point le journalisme est entouré d’idées fausses et d’hypothèses abracadabrantes. Ce que l’on ne connaît pas a tendance à nourrir des peurs irrationnelles et mène parfois à des agressions. C’est humain, on l’a bien vu ces douze derniers mois.
Pourtant, je vous l’assure: mes collègues et moi sommes des gens comme tout le monde, avec nos forces et nos faiblesses.
En cas de désaccord ou d’incompréhension, écrivez-nous! On échange volontiers avec vous. C’est tellement simple: prénom.nom@arcinfo.ch. Et surtout, relancez-nous si on ne vous répond pas tout de suite. On s’en excuse par avance.
Mais, par pitié, préférez votre plume à votre poing.
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