Vous les avez peut-être déjà entendus, au crépuscule ou au cœur de la nuit. Lorsque les jours étaient encore emplis de notre vacarme quotidien. Ils vous ont surpris, alors que les alentours étaient endormis et que vous attendiez le sommeil.
Vous les cherchiez au faîte d’arbres toujours nus. Sans arriver à les distinguer, vous preniez une profonde respiration et baissiez les paupières pour mieux vous en imprégner. Après le premier étonnement de la rencontre, vous vous persuadiez que leur message vous était adressé.
Cette vie en dehors de votre intérieur, vous vouliez vous y accrocher. Et c’est à contrecœur que vous la laissiez à l’extérieur. Vous lui fermiez la porte au nez pour rejoindre le silence de votre chambre et vous replier dans votre lit. Ces compagnons ailés allaient bientôt être remplacés par d’autres envolées. Car c’est aux songes que la nuit appartient. Parce que demain est un autre jour.
En doutiez-vous? Le lendemain, vous les retrouviez de plus belle. Au petit matin et au fil des heures qui s’étiraient comme un temps libre de rendez-vous, ils étaient là pour vous. Il suffisait d’ouvrir la fenêtre, de faire quelques pas en suivant leur voix. Vous laissiez derrière vous des rues presque éteintes pour vous asseoir sur un banc.
Cette fois, c’est un soleil de printemps qui vous fermait les yeux. Vous renonciez à poursuivre leur chant et mouvements. La vie ne s’arrêtera que lorsque les oiseaux auront cessé de chanter.