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Chacun voit ce qu'il veut

31 août 2010, 11:05

L'ami a cru, l'espace d'un instant, que j'avais retrouvé la foi. Tous ces souliers à l'entrée de la maison lui ont fait penser que mon logis s'était mué en mosquée. Il ignorait cette coutume très helvétique qui consiste à se déchausser avant de pénétrer dans un foyer.

Le palier de mon voisin, lui aussi jonché de godasses, passait jusqu'ici inaperçu. C'était avant la découverte de cette paire de sandales. Des sandales rejointes bientôt par des escarpins qui traînent à côté des baskets. Dès lors impossible de ne plus les voir. Elles seront à jamais là. Eclairées d'une lumière nouvelle plus vive et plus intense. Le phénomène devient plus intrigant lorsque vous atteint la grâce de ces bottes, d'une douceur poignante, d'une senteur qui enveloppe autant qu'elle étreint. Un soir ce sont des talons aiguilles rouges, le lendemain des sandalettes vertes et peut-être d'une pointure différente. Toujours exquises. Des ballerines qui dansent dans ma tête dans un tourbillon d'interrogations. Qui est cette femme? Est-elle douce, fragile, sensuelle? Sont-elles plurielles? Ses souliers à lui ont de la terre rouge des courts de tennis sous leurs semelles; ses bottines à elle sont maculées de poussière d'étoile. A chacun ses fantasmes et loin de moi l'envie de m'immiscer dans les m½urs du voisin. Mais je ne peux m'empêcher de penser que les chaussures prennent, pour lui, une part prépondérante dans le choix de ses partenaires. Retirer ses chaussures constitue les prémices de la nudité, me souffle l'ami. Envoûtant.

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