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Ces vérités sur le bruit qu'on n'a pas envie d'entendre

La Journée internationale de sensibilisation au bruit a lieu demain. Le canton de Neuchâtel y participe en rappelant les risques liés aux loisirs particulièrement sonores. Car plus la musique est forte, moins l'oreille humaine ne peut la supporter. Ecouter fort, c'est entendre moins longtemps. Autrement dit, l'exposition répétée ou prolongée au bruit peut avoir des effets irréversibles sur notre capacité auditive. Le canton de Neuchâtel ne reste pas muet face à ce problème. A la veille de la Journée internationale de sensibilisation au bruit (le 16 avril), les services de la protection de l'environnement et de la santé publique donnent de la voix pour sensibiliser la population.

15 avr. 2008, 12:00

L'an dernier, la prévention visait spécifiquement les jeunes, tous les élèves de 9e secondaire ayant reçu une «réglette» les informant sur l'intensité de plusieurs sources sonores. Cette année, le public-cible est plus large. Mais l'angle d'approche demeure: le bruit excessif lié aux loisirs, en particulier la musique: discothèques, concerts, baladeurs. «Le volume d'un MP3 peut atteindre celui d'une tronçonneuse», relève le document d'information du Service de la protection de l'environnement (SCPE). Combien? Entre 95 et 115 décibels (dB (A). «C'est à partir de 87 décibels que l'on rencontre des problèmes», souligne Didier Racine, ingénieur attaché aux questions de bruit au SCPE. C'est à partir de là, aussi, qu'il faut éviter une exposition prolongée. Si l'on se réfère aux chiffres de la Suva, deux heures de concert à un niveau moyen de 100 décibels équivalent à dix heures à 93. Et quelques minutes à 110 peuvent suffire à provoquer un traumatisme...

«Souvent on ne se rend pas compte, les effets ne sont pas immédiats», poursuit Didier Racine. «Dans la plupart des cas, après un concert, on a les oreilles un peu cotonneuses ou qui sifflent. Mais normalement ça passe au bout de quelque temps.»

Or, il arrive que ces sifflements, appelés aussi acouphènes, ne passent pas. Grave aussi, la sensation d'avoir de la peine à suivre une conversation lorsqu'il y a un bruit de fond. «En peu de temps, on arrive à provoquer des dégâts irrémédiables au système auditif», renchérit Anne Gindraux, chargée d'information au SCPE. Qui rappelle qu'en Suisse, 40% des malentendants ont moins de 55 ans. Aujourd'hui, notre pays compte 12% de personnes atteintes de problèmes auditifs, contre 5% il y a vingt ans.

«Dans la plupart des cas, c'est en raison de bruits qu'on choisit soi-même», insiste Didier Racine. Car si les lieux de travail peuvent être relativement contrôlés, l'affaire est plus délicate dans les salles de concert. «Il y a des vérités qu'on n'a pas vraiment envie d'entendre», glisse finement Anne Gindraux.

Pour en savoir davantage, elle renvoie le public à une nouvelle page internet, publiée à partir de demain (www.ne.ch/bruit, rubrique Risque), qui offre un test auditif, un simulateur de perte d'ouïe et le témoignage d'un musicien atteint de bourdonnements permanents. / SDX

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