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Ces séropositifs qui s'ignorent

Vendredi, à l'occasion de la Journée mondiale, le Groupe sida Neuchâtel a renouvelé le message prônant la protection lors de rapports sexuels. Communauté gay spécialement visée Sur l'affiche, une famille d'une quinzaine de personnes. «Elle transpire la banalité», juge Ann Evard, du Groupe sida Neuchâtel (GSN). La photo sert pourtant de support à la campagne nationale contre le sida, dont le slogan est sans équivoque: «Le sida. Invisible. Parmi nous».

04 déc. 2006, 12:00

Sans discernement, la maladie se révèle chaque jour en Suisse à deux nouvelles personnes: femmes, hommes et enfants de tous âges. Peut-être par lassitude, «les gens deviennent hermétiques au message préventif», relève la collaboratrice sociale du GSN. Responsable du secteur information, Ann Evard remarque: «Les nouvelles contaminations interviennent avec des personnes connues. Et une sur deux concerne des homosexuels. Il sont souvent contaminés par d'anciens partenaires.» Une prise de risque mal cernée dès lors que selon de récentes études, une personne sur dix, voire sur six pour les plus alarmistes, ignore sa séropositivité. D'où la multiplication des possibilités de contamination. D'autant que le sida tarde à se déclarer. «Cela peut intervenir six ou huit ans après l'infection», prévient la spécialiste. Qui n'a de cesse de ressasser le message de prévention: «Sortez couvert!»

Contrairement à l'Eglise catholique, le GSN place l'abstinence en queue de liste. «Bien sûr, l'abstinence d'un soir vaut mieux que le sida à vie, insiste Ann Evard, mais nous parlons d'abord des relations protégées et de la fidélité». Tout en insistant sur la nécessité de réaliser des tests de dépistage avant qu'un couple prenne la décision de se «découvrir».

Test volontaire

Le GSN en pratique près de 800 par an, de manière anonyme et gratuite. Une demi-heure d'attente et le résultat tombe. «C'est une forme de ?contrat d'amour?», image la collaboratrice sociale. Qui propose également ses services dans les dramatiques situations d'adultère.

Les toxicomanes sont également en première ligne sur le front du sida. Fin novembre, d'aucuns sont allés à l'église rouge, à Neuchâtel, à l'occasion de la messe des solidarités et du jubilaire de frère Léo, ancien aumônier des prisons. «Nous avons également été invités. C'est un signe d'ouverture», indique Claude Bonjour, responsable du secteur soutien-accompagnement du GSN.

Un GSN qui déjà se tourne vers la campagne 2007, précisément axée sur le thème des «entretiens et tests HIV volontaires». / STE

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