«La CCT symbolise et matérialise le partage des fruits de la croissance», s'est réjoui Jean-Claude Rennwald, responsable du secteur horloger chez Unia, relevant que les excellentes affaires réalisées ces dernières années dans la branche n'étaient pas étrangères à l'expression d'un «dialogue social de qualité.»
Côté employeurs, c'est un Jean Cavadini en pleine forme qui a rappelé lui aussi l'attachement de la Convention patronale à la paix du travail et sur le fait que le texte signé était «à l'avantage des deux parties». Pour une fois, cependant, le patronat ne s'est pas borné «à céder le moins possible sur les revendications syndicales», puisqu'il est arrivé à la table des négociations avec son propre cahier de revendications.
Résultat: pas de bouleversement dans les principaux chapitres de la CCT, tels que les horaires de travail, la durée des vacances et les heures supplémentaires. Des revendications amenées au début des discussions, mais qui ont fait l'objet d'un refus d'entrée en matière. Ainsi, Unia aurait bien voulu quelques jours de vacances supplémentaires. Mais «depuis l'instauration des 40 heures, en 1988, la branche a bénéficié d'une semaine de congé (5, voire 6) et d'un jour férié supplémentaires», indique Jean Cavadini. A l'inverse, la CP se serait bien accommodée d'un horaire fluctuant, mais Unia y a mis un veto très clair.
Pas question, par ailleurs, de demander l'extension de la CCT sur le plan national, comme par exemple la convention nationale de la construction, qui s'applique à toutes les entreprises, conventionnées ou non. «80% des 40.000 travailleurs de la branche et 70% des entreprises y sont assujettis, constate François Matile, secrétaire général de la CP. C'est déjà l'un des taux les plus élevés de Suisse. Et la CCT est largement appliquée même par les entreprises qui n'y sont pas soumises.»
Jean-Claude Rennwald note de son côté qu'Unia a fait une demande d'extension au Tessin, mais uniquement pour les salaires d'embauche minimaux, «où il y a de grandes différences selon que l'entreprise est ou non conventionnée». Dans le canton de Neuchâtel, où le salaire minimal est de 3300 francs pour un ouvrier non qualifié, «les entreprises offrent en réalité des salaires plus élevés», constate le secrétaire régional Eric Thévenaz. La bonne marche des affaires ne profite pas, et c'est heureux, qu'aux actionnaires... / FRK