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C'est à Soleure que bat le cœur du cinéma suisse

Jeudi prochain s'ouvrent les 45e Journées cinématographiques de Soleure. Responsable du cinéma à l'Office fédéral de la culture (OFC), l'un de leurs principaux bailleurs de fonds, Nicolas Bideau s'exprime sur cette manifestation.

15 janv. 2010, 11:10

Nicolas Bideau, que représentent les Journées de Soleure pour l'Office fédéral de la culture?

Soleure remplit une double fonction, celle de vitrine et de plateforme. C'est une vitrine importante pour les cinéphiles et les acteurs de la branche. Une vitrine qui reflète le cinéma suisse dans toute son actualité et sa diversité. Même si l'exclusivité n'est plus de mise, Soleure montre tout ou presque. On peut y découvrir nombre de films qui n'ont pas toujours une place en salles. On constate que Soleure a moins de premières. Mais si les distributeurs décident de les faire parfois ailleurs, à mon sens c'est que le marché l'exige, ce qui est un signe de vitalité pour le cinéma suisse! Ensuite, pour l'OFC, la culture cinématographique au sens large est un enjeu important. Et là aussi, Soleure joue très bien son rôle de plateforme de réflexion sur le cinéma, y compris dans sa dimension politique. Tout d'abord au sens premier du terme, en mettant en avant des films qui ont un enjeu politique, qui sont porteurs d'une interrogation sociale. Ensuite parce qu'on y débat sur la politique de soutien au cinéma. Tout ça est unique et génère des débats sur notre cinéma d'une qualité et d'une intensité que l'on ne trouve qu'à Soleure!

Quels seraient vos vœux pour le futur des Journées de Soleure?

Un défi qui sera sans doute à prendre en compte à l'avenir est celui de la question du jeune public: Soleure devra réfléchir à sa manière d'impliquer une nouvelle génération dans sa réflexion sur un cinéma national. Je pense en particulier aux jeunes universitaires et intellectuels qui ont certainement des choses à dire sur le sujet. Mais c'est un défi majeur qui se pose pour la plupart des festivals en Suisse dont le public vieillit un peu, à l'exception du Festival du film fantastique, à Neuchâtel, qui met en avant un genre qui brasse de lui-même les générations.

Que pensez-vous des prix que Soleure décerne depuis peu, comme dans un festival? Est-ce que ce n'est pas contraire à l'idée de «vitrine» dont vous parliez tout à l'heure?

Festival ou vitrine? Soleure a forcément dû se poser la question. Quand on voit la programmation de cette année, je pense que c'est que l'option «vitrine» qui continue d'être retenue et je m'en félicite. Même s'il y en a peut-être un peu trop, je comprends aussi la nécessité des prix. Les Journées ont un budget important et sont soutenues par des sponsors pour lesquels il est important d'avoir des distinctions! Sans oublier le rôle identitaire d'un prix pour un festival. Le Prix de Soleure a permis de réaffirmer la dimension humaniste du festival, de rappeler la primauté que Soleure accorde à l'esprit critique.

Les spectateurs et médias romands semblent plus nombreux que jadis à se déplacer à Soleure… A quoi attribuez-vous ce changement?

A la qualité de la «vitrine» tout d'abord! Mais de manière générale, le cinéma suisse est redevenu un enjeu de société national ces dernières années. Comme c'est à Soleure que l'on débat le plus de notre cinéma, la Suisse romande s'y retrouve aussi. Cette «renaissance nationale du cinéma suisse» a permis de casser un peu la barrière, d'ouvrir Soleure à la Suisse romande. Je pense que c'est une très bonne chose! /VAD

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