Avant le vote, les propos amers des députés en regard du déficit ont tranché avec l'optimisme du ministre des finances Jean Studer. Le budget a cependant été bien accepté dans l'ensemble. Son adoption n'a pas donné lieu à des accrochages entre la gauche et la droite, comme l'année précédente.
En début de séance, le duo de rapporteurs de la commission des finances a donné le ton de la résignation qui a dominé le débat. «Les budgets se suivent et se ressemblent», ont déclaré à tour de rôle les deux porte-parole de la commssion, à propos du déficit. La formule a fait un tabac. Les groupes PLR, UDC et PS l'ont ensuite reprise à leur compte.
Satisfaction du groupe PopVertsSol
Seul le représentant du groupe PopVertsSol exprimé sa satisfaction en regard d'un budget jugé «équilibré». En outre, à l'exception du PS, les groupes parlementaires ont dénoncé la contribution exceptionnelle de solidarité demandée par l'Etat aux communes en 2012.
Le mesure représente un supplément de recettes de l'ordre de 9,5 millions de francs pour les finances cantonales. Malgré la grogne des députés, la loi correspondante, qui exigeait la majorité des trois-cinquièmes (60% des présents) a été approuvée par 91 voix contre 8.
Les groupes parlementaires se sont alarmés aussi du niveau anémique des investissements nets, qui s'élèvent à 60,5 millions de francs. S'agissant du déficit, plusieurs députés ont déploré de ne toujours voir rien venir en terme de redressement structurel des finances publiques.
Responsable des finances, le conseiller d'Etat Jean Studer s'est inscrit en faux contre le pessimisme ambiant et la déception suscitée par l'excédent de charges. Il a qualifié le projet d'exercice financier pour 2012 de «meilleur budget depuis vingt ans sur le plan du fonctionnement».
Contexte particulièrement difficile
Le ministre des finances a jugé la prévision de déficit modérée en regard du contexte défavorable, un «des plus diffiles de ces dernières années». Selon Jean Studer, le budget 2012 est un des premiers à traduire les efforts devant conduire au lent redressement des finances cantonales.
L'examen de détail des différents postes du budget n'a pas soulevé de problèmes particuliers. Il a donné lieu à l'adoption de divers amendements destinés à réduire de 3,5 millions de francs le déficit initial de 20,9 millions retenu par le Conseil d'Etat.
Le budget 2012 affiche un déficit de 17,4 millions de francs pour un total de dépenses de 1,95 milliard de francs. Le degré d'autofinancement des investisements nets, d'un montant de 60,5 millions de francs, atteint 70,2%.
Par rapport à l'année précédente, le projet d'exercice financier recèle une augmentation de 3,7% des dépenses et de 3,4% des revenus. Il inclut des améliorations définitives consécutives à des restructurations pour 40,2 millions de francs. Ce montant devrait presque doubler d'ici 2015.