D'où la colère qui sourd et qui gronde depuis la rentrée. Hier, la présidente du comité stratégique de la Haute Ecole spécialisée de Suisse occidentale a tiré la sonnette d'alarme. Aujourd'hui, le Conseil d'Etat neuchâtelois s'apprête à faire chorus, en montant au front avec le recteur de l'Université et la directrice de la Haute Ecole Arc.
Ce qui choque? L'empressement avec lequel le gouvernement, semble-t-il sous la pression de l'UDC, a ramené la croissance des crédits à 4,5%, alors que les milieux concernés tablaient sur 6%. Et, surtout, le double langage du Conseil fédéral, qui impose à la Confédération des responsabilités - dans les lois sur la formation professionnelle et les hautes écoles -, et qui ensuite ne lui donne pas les moyens financiers de les assumer. Pire: le Conseil fédéral veut réduire encore sa participation au financement du système de formation, déplore la conseillère d'Etat vaudoise Anne-Catherine Lyon. Pour l'Arc jurassien, dont la Haute Ecole est déjà confrontée à la nécessité de se restructurer, ces nouveaux reports de charge sur les cantons pourraient sonner le glas de sites ou de filières de formation déjà en difficulté dans le climat de concurrence qui règne entre les écoles de la HES-SO.
Et puis, on rappellera que le budget du 7e programme-cadre de l'Union européenne a progressé de 40% (80 milliards de francs!) par rapport au programme précédent.
Hier, on apprenait enfin que deux milliards de francs issus de la vente d'un paquet d'actions de Swisscom seraient affectés au service de la dette. La Suisse reste fidèle à son image: économe, sage, frileuse. Brrr! / FRK