Bien triste spectacle à la Maladière

Pour la quatrième fois de suite, Neuchâtel Xamax s'est incliné avec un but d'écart. Défaits par Grasshopper (0-1), les «rouge et noir» ont encore une fois terminé le match réduits à dix. Bien triste spectacle.

12 avr. 2010, 07:52

Et de quatre. La défaite concédée contre Grasshopper samedi par Neuchâtel Xamax (0-1) est la quatrième du genre en deux semaines et demie. La quatrième subie avec un seul petit but d'écart. La quatrième aussi frustrante, tant pour les spectateurs que pour Pierre-André Schürmann. Pourtant, les raisons ne sont pas les mêmes.

«L'histoire se répète, nous avons de quoi être frustrés. Nous avons toujours essayé d'aller de l'avant. Nous avons agi avant de réagir. Nous nous sommes procuré des occasions. Les gars voulaient vraiment revenir au score. Nous aurions mérité plus.» Telle était, en substance, l'analyse de Pierre-André Schürmann.

Dans la tribune, les quelques rares «supporters» xamaxiens qui paient encore leur place n'avaient pas vu le même match que le coach xamaxien. Sans envie, sans imagination, sans hargne, sans âme: tels sont les qualificatifs qui reviennent plus souvent qu'à leur tour chez les observateurs. Ou quand la léthargie des uns provoque l'ennui des autres...

«Grasshopper peut remercier son gardien. Nous avons essayé d'aller de l'avant. Nous nous sommes procuré des occasions. Même à dix, nous avons cherché à inverser la tendance, à aller chercher ce petit quelque chose qui nous manque. Même sans obtenir de résultat, nous tentons de l'emporter. Nous avons essayé de forcer la décision», relevait Pierre-André Schürmann.

Peut-être que vu du ras du gazon, c'est l'impression que Neuchâtel Xamax a donnée. Reste que, vu de plus haut, les grognons ont pu s'en donner à cœur joie. Le positivisme du coach ne trouvait pas d'écho venant de la tribune. Le tir sur la transversale de Kuljic (92e) ne faisait qu'office de leurre. «Nous savions que Zarate était dangereux. Il a suffi d'une inattention pour que Grasshopper marque», analysait encore Pierre-André Schürmann.

De son côté, Ciriaco Sforza se montrait satisfait. «Nous avons montré que nous savions jouer au ballon. Nous avons été bons dans les duels. Il faut être patient avec une équipe si jeune.» La patience de l'ancien no 10 de l'équipe nationale porte ses fruits. «Il ne faut pas pleurer, mais il nous manquait des joueurs cadres. Nous avons aligné des jeunes: Wüthrich, Dampha, Mveng en sont l'exemple», contrait Pierre-André Schürmann. Certes, mais Zuber, Ben Khalifa, Voser, Toko, D'Angelo ou encore Basha ne sont pas encore à l'AVS non plus. Avec huit titulaires potentiels absents, les Zurichois l'ont emporté sans qu'il n'y ait à crier au scandale.

Pire, c'est réduit à dix, pour la neuvième fois de la saison que Neuchâtel Xamax s'est montré le plus dangereux. «Je ne peux pas être satisfait avec l'arbitrage. Le premier carton jaune infligé à Thierno Bah est très, très sévère», grommelait Pierre-André Schürmann. Pour consoler les «rouge et noir», Ciriaco Sforza affirmait «qu'il n'est jamais facile de venir gagner à Neuchâtel, ce n'est pas par hasard que Young Boys a perdu ici», lâchait-il comme pour souligner la perf' des siens.

Au final, Neuchâtel Xamax n'aura pas tout perdu. En effet, la victoire de Sion sur Aarau lui assure d'éviter la dixième place. De quoi entreprendre le déplacement de demain au Brügglifeld avec l'esprit plus léger? En tous les cas, ce sera l'occasion pour certains joueurs de prendre leurs responsabilités car, outre Bah, Edjenguele et Nuzzolo seront suspendus. «Comme Grasshopper, nous avons aussi de jeunes joueurs», soulignait encore Pierre-André Schürmann. /EPE