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Avortement: un collectif neuchâtelois dit non à "un retour en arrière"

11 déc. 2013, 15:05
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"Vous voulez dire que je ne serai pas remboursée par mon assurance maladie alors que je ne peux pas garder ce bébé?" C'est ainsi que s'insurgeait hier soir une jeune fille contre son médecin. "Mais madame, si vous n'avez pas d'assurance complémentaire, ni les moyens de payer, je ne peux rien faire pour vous! Rappelez-vous que le 9 février 2014, le peuple a accepté l'initiative 'Financer l'avortement est une affaire privée'". Cette scène, bien entendu fictive, avait lieu devant la fontaine du Banneret, à Neuchâtel. Plusieurs courtes pièces théâtrales ont été jouées par des membres du collectif "Avortement: retour en arrière non!", à l'occasion du lancement de sa campagne contre l'initiative populaire fédérale.

Ce collectif s'est constitué le 25 novembre dans le canton de Neuchâtel, à l'appel de la Marche mondiale des femmes. Il est formé par des militantes de ce mouvement, des femmes socialistes, mais aussi des partis de gauche Solidarités, des Verts, du POP, du PSN, des jeunes POP, des jeunes PS, de diverses associations, de professionnelles de la santé, et de personnes présentes à titre personnel.

"Le collectif est ouvert à toute personne pour peu qu'elle soit d'accord de défendre l'interruption volontaire de grossesse telle qu'elle existe aujourd'hui dans la loi, donc remboursée par l'assurance maladie de base" , explique Marianne Ebel, membre du collectif et de la Marche mondiale des Femmes.

Plusieurs membres du collectif ont pris la parole, appelant les passants et spectateurs à voter massivement non à cette initiative le 9 février prochain. "Après 30 ans de lutte pour l'instauration du régime du délai (réd: le régime actuellement en place, qui permet à chaque femme de décider au cours des 12 premières semaines si elle veut ou non mener sa grossesse à terme), il n'a été adopté qu'en 2002", a rappelé Marianne Ebel, pour qui un tel retour en arrière serait inacceptable.

Autre argument du collectif: si une femme décide d'avorter, elle le fera. "Refuser le remboursement des IVG, c'est contraindre les femmes les plus pauvres et les jeunes sans moyens à mettre leur vie en danger par des interventions illégales et dangereuses" , peut-on lire sur les petits flyers rose fluo distribués hier soir.

 

Une date symbolique

 

La date du 10 décembre n'a pas été choisie par hasard pour lancer cette campagne, démarrée hier dans plusieurs cantons. "Parce que le droit à l'avortement est un droit humain fondamental, reconnu par l'ONU, nous avons choisi de lancer notre campagne le 10 décembre, à l'occasion de la Journée internationale des droits humains" , explique Marianne Ebel.

Plusieurs actions seront menées lors des prochaines semaines au cours d'une campagne "courte mais intense" , a expliqué une jeune membre du collectif. Films, flashmob, distributions de tracts dans le canton: le collectif compte utiliser de nombreux moyens pour mobiliser un maximum de personnes.

Intitulée "Financer l'avortement est une affaire privée", l'initiative populaire fédérale sur laquelle le peuple suisse votera le 9 février veut modifier l'article de la Constitution qui concerne l'avortement comme suit: "Sous réserve de rares exceptions concernant la mère, l'interruption de grossesse et la réduction embryonnaire ne sont pas couvertes par l'assurance obligatoire".

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