La «misère» de Philippe* commence en 2010, alors qu’il vient de passer le cap de la cinquantaine, lorsqu’il est licencié d’une petite entreprise de La Chaux-de-Fonds, après le départ à la retraite de son ancien employeur. «C’est de là que sont parties les emmerdes», lâche-t-il abruptement.
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30 ans d’expérience
Malgré une expérience de 30 ans en boucherie-charcuterie, Philippe n’a plus retrouvé de poste dans un job qu’il adorait et aimait transmettre à ses apprentis. A l’exception de contrats ponctuels – trois ans dans une carrosserie, quelques mois à mi-temps comme aide de cuisine – rien ne se profile à l’horizon. «J’avais du travail, je savais pourquoi je me levais», avance-t-il. Mais depuis le début de l’année, pas un seul entretien. «Je suis franc, j’explique ma situation. Et, à chaque fois, on me répond qu’ils...